Les algues (supérieurs) sont nécessaires
au bon équilibre de l'aquarium marin et je dirais même plus totalement
indispensable à toute la micro faune de l'aquarium. En plus de leur qualité visuelle et en quantité suffisante, ce sont de véritables pompes à nitrates. L'idéal, pour la
culture des algues en quantité, est d'avoir un refuge ou de les faire pousser dans la
décantation si celle-ci est éclairée, ainsi les coraux ne seront pas menacés par
un taux de nitrates trop important...Les espèces recommandées
pour le récifal et les FO sont celles-ci :
L'Amphiroa
('Kaninote' en japonais)
Pendant la période de rodage d'un
bac nouvellement installée, vous verrez apparaître
normalement en premier les algues de type diatomées puis les
cyanobactéries et enfin les filamenteuses. Une fois toutes les
substances tel le silicium (entre autre) absorbées apparaissent
alors les algues calcaires rouges de type "Mesophyllum". (avec
un taux suffisant de calcium et de magnésium dans le bac)
Pour les algues dites 'supérieurs'
de type caulerpa, vous pouvez soit les introduire directement dans le bac,
un peu éloignés des coraux, soit les introduire dans un bac de décantation auquel vous rajouterez un éclairage de type HQL ou fluo
(T8 ou T5) pour stimuler leur croissance.(ou encore dans un refuge si vous en avez un,
si possible avec un cycle lumineux inversé par rapport au bac principal) Les
algues sont aussi recommandé dans les bacs de FO, les chirurgiens sont de grands
mangeurs d'algues. En récifal il faudra
particulièrement contrôler leur croissance afin qu'elle ne perturbe pas la
croissance des coraux. L'idéal est de leur laisser un coin du bac pour qu'elles
s'épanouissent. Dans leur milieu naturel, leur extension est contrôlée par les
algivores, dans l'aquarium il va falloir faire un peu de
jardinage...Il y a environ 80 000 algues différentes
répertoriées par les scientifiques. La plupart du temps dans le
commerce on trouve trois type d'algues supérieurs.
Prolifera
Racemosa
Taxifolia
Les algues bulles (Valonia ou
Ventricaria) peuvent devenir
un danger pour l'aquarium récifal si elles prolifèrent à une vitesse
excessive. De par ce fait, elles peuvent nuire aux coraux. Contrairement à ce
que l'on peut lire dans certains livres ou sur le net, les chirurgiens ne touchent pas à cette algue (un peu trop
grosse et trop dure pour leur dentition) L'arrachage manuel est la seule
technique pour l'éradiquer ou bien introduire un crabe (mithrax sculptus)
difficile à trouver dans le commerce !
Valonia
le mithrax sculptus.
Notez que la culture d'algues dites
"supérieurs" est une technique très efficaces afin de lutter contre les algues
indésirables dites "inférieurs" au sein de l'aquarium. Ceci est du à la
compétition acharnée qu'elles se livrent. Un bon écumage est idéal dans le cadre
d'un combat contre les algues dites 'inférieurs' car vous les priverez de
substances nutritives dissoutes et sachez aussi qu'un lit de sable fin (petite
granulométrie) rentre en compétition avec ce type d'algues, c'est aussi une des
raisons pour laquelle on voit apparaître dans des bacs à "fond nue" (une hérésie
pour moi) des algues indésirables sur les pierres vivantes...
La
'Rhodophyceae'
La 'Halymenia
sp.'
Je considère
personnellement que les algues supérieurs sont indispensables en FO, peut être un peu moins en
bac récifal car elles ont tendances à prendre le dessus sur les coraux à la longue et finissent
par les étouffer si leur entretien n'est pas journalier. Mais si vous avez un
bac annexe au bac principal, alors n'hésitez pas...transformez le en bac algual.
La 'Sertularioides'
L'Halimeda sp.
Je vous
recommande la lecture du livre "Algues" de Julian Sprung, voir dans la rubrique
"bibliographie". Ce
livre traite essentiellement des algues indésirables et les moyens de les
contrôler. On trouve aussi en librairie "Algues en aquarium, Lutte et culture"
de Daniel Knop.(voir plus bas)
Algues
filamenteuses du genre : Bryopsis, une peste de l'aquarium marin. Souvent
confondue avec la Derbesia qui n'ont pas d'extrémité fourchue au bout de leurs
filaments.
Cet
aquariophile à tout gagné, une invasion de Derbesia, de planaires rouges et de
Valonia !
LES ALGUES CALCAIRES ROSES
Tout le monde rêve d'avoir dans son
bac, quantité de ces magnifiques algues qui peuvent parfois avoir différentes
formes (champignon, plaque, branchue) Il faut un éclairage puissant ainsi qu'un
très bon brassage. L'eau doit être riche en calcium (et aussi en magnésium) et
pauvre en éléments nutritifs dissous, en phosphates et en nitrates. Il y a une
technique afin que les algues calcaires se développent bien dans l'aquarium, qui
est de gratter cette algue sur une roche vivante au dessus du bac, les petits
morceaux iront donc se fixer à d'autres endroits et envahiront normalement
le bac (jamais testé pour ma part !) Dans un aquarium bien équilibré,
elles apparaissent naturellement, parfois même dans des zones d'ombres. Elles
s'incrustent aussi la plupart du temps sur les pompes de brassage, il faut donc
veiller à ce qu'elles ne se développent pas à l'intérieur de ces pompes.(autour
du rotor par ex.)
Des
Corallinacées dans leur milieu naturel.
"Mesophyllum lichenoides"
L' ajout d'eau de chaux (hydroxyde de calcium) leur convient parfaitement.
ainsi que les compléments de magnésium. Mais attention à la surdose d'hydroxyde
qui parfois provoque un blanchiment des corallines.(voir la rubrique "Chimie")
Dans tous les cas ce type d'algues ne poussent que dans les bacs contenant une
eau avec une alcalinité élevée.
Attention aussi à certains oursins
qui adorent les algues calcaires roses ! Si elles blanchissent d'un coup,
vérifiez les paramètres de votre eau, il y a un problème quelque part ou une
forte carence en magnésium, voir en calcium.
LUTTER CONTRE LES ALGUES
Vaste sujet, il faudrait un site Web à lui
tout seul pour en débattre ! Mais sachez que quelques aides auxiliaires peuvent vous être d'une réelle utilité. Le
"salarias" raffole des algues filamenteuses, le Siganus Vulpinus
aussi, les chirurgiens en général aiment brouter les algues diverses, les Bernard-l' ermites à pattes bleues sont de véritables tondeuses à gazon,
les oursins de type Tripneustes gratilla, Mespilia globulus, Salmacis bicolor,
et les escargots de type Nerita, Trochus, Tectus, Cypraea, Stomatella, Turbo,
Patelles et Chitons vous aideront aussi. Même les vers polychètes à la mauvaise
réputation peuvent vous aider à lutter contre le algues indésirables.
Le Siganus
Vulpinus ou poisson-lapin !
Mais l'important est de s'attaquer à la cause de la prolifération d'algues plutôt qu'au remède. Les 2 sortes d'algues indésirables que l'ont croisent le plus souvent sont les algues filamenteuses et les bryopsis
(en forme de plume). Dans quelques cas, la cause est simple, c'est tout
simplement le spectre lumineux qui n'est pas adapté ou un éclairage défectueux.
(spectre mal adapté ou ampoules vieillissantes) Dans les cas plus compliqués, la
cause peut être d'origine chimique, dans de tel cas, les phosphates, mes
nitrates et les
silicates peuvent être en cause et doivent être contrôlés sérieusement.
La lutte par
les oursins, ici un Salmacis bicolor.
La lutte des algues par les algues...
Tous les petits gobies du genre "Cryptocentrus" peuvent vous aider à lutter
contre les algues indésirables qui poussent sur le substrat.
LES PALÉTUVIERS
Le palétuvier est une espèce de palmier assez difficile à trouver dans le commerce. Le nom scientifique est Rizophora sp.
Aquarium de la rochelle
Sa taille peut atteindre plus de 8 mètres
en hauteur dans le milieu naturel, alors prévoyez grand !
L'habitat de cet arbre est un fond vaseux
au sein de la mangrove, en eau saumâtre,
c'est la raison pour laquelle on ne le trouve pas sur les plages "coralliennes". Il est parfaitement possible de reproduire ce
biotope, la couche de sable doit être épaisse pour les racines de l'arbre, et l'éclairage doit être naturel ce qui est très difficile à reproduire chez nous ! (Les HQI brûleront les feuilles...)
Pour plus d'infos,
veuillez consulter le livre de Sprung et Delbeek (L'aquarium récifal, tome 2) Vous pouvez aussi essayer une autre sorte de palmier, le palmier odorant : pandanus sp. Bon courage pour trouver une graine !
Vous trouverez
2 petits livres bien sympathiques pour approfondir le sujet :
Le Knop et Le Sprung !
L'algue tueuse en voie de disparition.
Article publié le 25 août 2011 dans "La Provence"
Longtemps présentée comme le plus dangereux
des envahisseurs, Caulerpa
taxifolia serait en train de régresser.
Tenus en haleine depuis plus de vingt-ans par l'expansion incontrôlable et
terrifiante de l'algue Caulerpa taxifolia, les riverains de la
Méditerranée avaient fini par apprendre à vivre avec cette menace sournoise,
quasi invisible, se développant sous leurs pieds, dans le silence et l'obscurité
des profondeurs marines.Mais voilà que la plante démoniaque dont les
ramifications devaient tout envahir après avoir déjà conquis près de 13 000
hectares, le long du littoral, semble avoir brusquement changé de stratégie.
C'est en tout cas ce qui ressort des observations réalisées sur les différents
sites contaminés, à partir du milieu des années 2000, par Alexandre Meinesz,
professeur de biologie marine à l'université de Nice-Sophia Antipolis ; sans
doute l'un des meilleurs spécialistes français des caulerpes et plus
particulièrement de Caulerpa taxifolia dont il est en quelque sorte
l'inventeur.
Selon ce scientifique, auteur du retentissant Roman noir de l'algue tueuse,
le phénomène de régression est apparu en 2004 et connaît une nette accélération
depuis trois ans, en particulier sur les quelque 150 sites jusque-là les plus
touchés, répartis entre Menton, à l'Est, et Six-Four-les-Plages (à l'Ouest).
Caulerpa taxifolia y est devenue rare, quand elle n'a pas totalement
disparu. Reste à savoir comment le végétal le moins fréquentable de la planète a
pu se muer aussi rapidement et radicalement en innocente salade.
Des études sont en cours mais les scientifiques avancent déjà plusieurs
hypothèses, parfois contradictoires, confirmant au moins deux choses:
Caulerpa taxifolia est loin d'avoir révélé sa véritable personnalité et dans
ce dossier, la prudence doit rester de mise. Certains experts ont immédiatement
pensé à une modification de la température de l'eau, à la hausse sous l'effet du
réchauffement climatique, mais surtout à la baisse, sachant que cette algue
d'origine tropicale ne peut survivre plus de douze semaines à moins de 13º.
D'autres suggèrent qu'en raison de sa vitesse de propagation et de sa vigueur
dévorante, l'algue a exploité jusqu'à leur dernière limite les nutriments
présents dans les zones où elle s'est implantée. Elle mourrait en quelque sorte
de faim. Mais l'explication actuellement la plus sérieuse, à défaut d'être la
seule plausible, serait une dégénérescence génétique de l'algue, c'est-à-dire un
épuisement lié à la nature particulière de son métabolisme.
En effet, à la différence de son ascendant tropical, la version
méditerranéenne de Caulerpa taxifolia ne se reproduit pas de manière
sexuée mais uniquement par bouturage, c'est-à-dire par clonage ininterrompu.
L'algue tueuse s'autodétruirait? Un comble quand on sait qu'en vingt-deux ans,
des énergies et des sommes considérables ont été mobilisées pour tenter sinon de
la vaincre, du moins d'en contenir l'expansion.
On ne compte plus, en effet, les procédés plus ou moins farfelus imaginés,
testés ou réellement mis en oeuvre pour l'éradiquer, de l'arrachage (manuel ou
avec une suceuse pneumatique) par des plongeurs, à la lutte biologique par
l'introduction de limaces de mer friandes de caulerpes, en passant par
l'épandage de différents produits (sel, chaux, etc.), le recouvrement des algues
par un film opaque ou encore leur exposition sous cloche à de l'eau chaude ou de
la vapeur, sans oublier l'application d'un champ électrolytique à base de
cuivre...
Philippe GALLINI
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