Les Invertébrés partie 1

Les Invertébrés dans l’aquarium récifal

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Les Bénitiers
Bénitiers

Les bénitiers (famille des bivalve) fascinent les hommes depuis la nuit des temps, peut être est-ce due à leur réputation mythologique de mangeur d’homme ! Toujours est il que leur alimentation n’est composé que de matières organiques dissoutes, de matières en suspensions et de beaucoup de lumière…Parfois un petit poisson au passage, même si c’est un animal filtreur !

Un exemple d'intégration réussi dans un superbe bac récifal.
Un exemple d’intégration réussi dans un superbe bac récifal.

Les bénitiers sont depuis une centaine d’années un met de choix dans beaucoup de pays, résultat, sans aucune protection, ils ont bien failli disparaître de la surface des océans ! Dans certains pays les bénitiers ont une réputation d’aliment aphrodisiaque, c’est vous dire à quel pont ils ont étés particulièrement menacés ! Leur abondance à une époque était telle qu’on se servait de leur coquille pour la construction de bâtiments ou de murets…Heureusement certaines « fermes » d’élevage ont réussi à protéger l’espèce en la reproduisant à grande échelle. Ils sont comme beaucoup de coraux soumis à des quotas d’exportations mais on en trouve assez régulièrement dans le commerce.

On trouve parfois d’immense bénitiers à l’entrée des églises, souvent des T.Gigas, certains dépassent 1m50…prévoyez grand ! Il y a une vingtaine d’années, les bénitiers coûtaient à peine une dizaine d’euros, le prix maintenant est beaucoup plus important, en général autour des 150 euros et parfois plus de 200 euros pour un beau spécimen !

Très à la mode dans les années 90, ils le sont un peu moins car ils n’ont pas vraiment leur place en nano récif…ou en bac communautaire ou ils sont souvent harcelés. Ils ‘poussent’ bien sous HQI et avec un réacteur à calcaire en complément. Le succès n’est pas vraiment au rendez-vous sur le long terme avec des éclairages leds.

Le coût de l’élevage se paye, (tridacniculture) offrez leur donc des conditions de maintenance idéale. Si vous avez l’occasion de voyager, ne vous offusquez pas en voyant un pêcheur local déguster un bénitier goulûment comme une huître, c’est un met exquis dans certains pays ! Personnellement je n’ai pas eu encore l’occasion d’en goûter un… Il est préférable de ne pas mettre de bénitiers dans un  bac communautaire, à moins de respecter certaines règles, encore moins en FO, à éviter absolument avec les poissons anges, papillons, les balistes, les canthigaster, les poissons-limes, et tous les labres y compris le P. Hexataenia….L’idéal est d’avoir un bac spécifique uniquement pour exposer vos bénitiers et si possible en shallow.

bénitiers



éclairage HQI impératif !



Il faut compléter le spectre lumineux avec des tubes bleus supra-actinique. Vous pouvez essayer de les maintenir sous T5 avec une puissance équivalente voir supérieure, mais il est peu réaliste de les maintenir plus de six mois sous des tubes fluos.(sauf exception)

Les leds de mauvaises qualité sont à proscrire. (Petite astuce de Julian Sprung : mettez en un seul dans le bac ou plusieurs d’un coup mais pas en plusieurs fois…)

D’autre part, si vous avez un crabe (ou des petits coquillages en formes de cônes de type Pyramidellacea sp ) qui rôde dans votre bac, ne songez même pas à garder vos bénitiers plus de quelques jours car ils seront goulûment dévorés (excepté pour les espèces de crabes herbivores) Attention aussi à certains nudibranches qui peuvent s’attaquer à la chair du bénitier. Attention aussi aux ‘majano’ et aux ‘aiptasias’ qui peuvent parasiter les bénitiers. Attention aussi aux rhizomes des caulerpes, et vigilance aux vers parasites de type Anthessius.

Pyramidellacea sp.
Pyramidellacea sp.
Tathrella sp.
Tathrella sp.
Pyrgiscus sp.
Pyrgiscus sp.

Il y a une multitude de variétés de bénitiers, les espèces les plus couramment importées sont:

Tridacna Derasa.
Tridacna Derasa.
Tridacna Crocea.
Tridacna Crocea.
Tridacna Squamosa.
Tridacna Squamosa.
Tridacna Maxima.
Tridacna Maxima.
Tridacna Gigas
Tridacna Gigas
Tridacna Tevoroa.
Tridacna Tevoroa.

Encore une fois, méfiez-vous des escargots parasites souvent importés avec, observez bien la base du bénitier lors de l’achat. Les bénitiers se placent de préférence sur le haut du bac, sous la surface de l’eau et légèrement inclinés vers la paroi frontale afin que l’on puisse observer son magnifique manteau. Les espèces Squamosa et Derasa préfèrent un substrat sablonneux. Mais il est primordial de les adapter doucement aux HQI en adoptant des paliers d’ensoleillement. Maintenez un taux de calcium supérieur à 440 mg/l. Si vous le pouvez, installer un réacteur à calcaire et/ou un réacteur à calcium, indispensable pour une bonne croissance.

D’une manière générale, comme je l’ai dit un peu plus haut, mieux vaut avoir un éclairage HQI, mais certains aquariophiles arrivent à les tenir avec des tubes fluos, comme par exemple les espèces de t.deresa ou le t.squamosa. (j’ai eu pendant plus d’une année, un squamosa maintenu sous 8 tubes de 40 W) Mais dans le temps, rien ne vaut un bon éclairage HQI, n’oublions pas que ces animaux vivent en grande partie grâce à la lumière. L’eau du bac doit être bien écumé et le brassage relativement faible, en tous les cas il ne fait pas diriger une sortie de pompe sur leur manteau, brassage modéré.

Ça fait rêver non ?!
Ça fait rêver non ?!
Giant Clams de D.Knop.
Je vous conseille le meilleur livre écrit sur le sujet : Giant Clams de D.Knop.

Méfiez vous aussi de quelques poissons comme le c.rostratus qui aime picorer le manteau (attention aussi aux espèces de centropyge nains). L’idéal est de disposer le bénitier dans un petit pot en verre (genre pot de yoghourt) afin que le byssus s’enfonce, vous pourrez alors le déplacer sans l’abîmer. Attention aussi au blanchiment du manteau, cela indique une mauvaise condition de maintenance. Nécessite un taux de calcium constant, et d’ajout d’iode de temps en temps.

Les Gorgones
Une Gorgone

Les gorgones sont trois soeurs dans la mythologie grecque, plus exactement des divinités marines, ici ‘Méduse’, gorgone mortelle, si vous la regardez dans les yeux, vous serez transformer en pierre. Rien que le nom ‘Gorgone’ fait rêver…

Les gorgones sont assez difficiles à tenir en aquarium, voir impossible pour l’instant.(sauf cas exp.) Elles ne sont pas recommandés aux débutants car leur alimentation pose toujours problème. Il faut que l’eau soit chargé en nutriments dissous et en substances organiques. Ce sont des animaux filtreurs, le brassage doit être important mais ne doit pas être gênant, un brassage de type ‘houle’ est primordial pour leur maintenance.

Une gorgone.
Une gorgone.

Malheureusement, un milieu très chargé en nutriments  n’est pas compatible avec un bac récifal. Elles meurent dans 99 % des cas… Sauf cas exceptionnel…( en aquarium public par exemple) Un jour peut être ? Ne cautionnez pas les vendeurs qui en proposent à la vente.

gorgones
Les Crevettes
Crevettes.

On trouve plusieurs espèces de crevettes disponible dans le commerce aquariophile, la plupart du temps vous trouverez des ‘stenopus’, des ‘debelius’ et des ‘amboinensis’, plus rarement des ‘Thor Amboinensis’. Ce sont des animaux parfaits pour les nanos-récifs.

  • LYSMATA AMBOINENSIS (couple ou groupe)

  • LYSMATA GRABHAMI

  • LYSMATA DEBELIUS (en groupe)

  • LYSMATA WURDEMANNI

  • RHYNCHOCINETES DURBANENSIS (en groupe)

  • STENOPUS HISPIDUS (en couple) on la trouve entre 5 et 35 mètres de profondeur.

Elles sont en général assez facile à tenir, l’eau doit être parfaite, sans nitrates, et le taux de calcium suffisant pour le renouvellement de leur carapace. L’iode en complément est indispensable pour la bonne santé des crevettes. Si vous avez un couple, vous aurez peut-être la chance d’avoir des œufs, mais ceux-ci sont encore difficile, voir impossible à élever sauf pour les amateurs éclairés. A noter que le mâle et toujours plus petit que la femelle.

 La 'Rhynchocinetes Durbanensis'.
La ‘Rhynchocinetes Durbanensis’.

La Stenopus hispidus (crevette nettoyeuse) est l’espèce la plus couramment importée mais il faut savoir que c’est une espèce essentiellement nocturne, donc, vous la verrez rarement dans la journée. (ou juste ses grandes antennes qui trahissent son emplacement…!) Son biotope naturel est une grotte. Il faut la maintenir en couple de préférence ou en solitaire mais jamais en groupe car elles ont un comportement très agressif envers leurs congénères. Les crevettes sont vulnérables pendant leur mue, il convient donc de leur offrir un décor avec des cachettes afin qu’elles puisse reconstituer leur squelette tranquillement. La stenopus peut atteindre 10 cm de longueur à l’age adulte, même en aquarium.

La belle 'Amboinensis'.
La belle ‘Amboinensis’.
Et la non moins belle 'Debelius'...
Et la non moins belle Debelius

Quand à l’amboinensis et la ‘grabhami’, se sont aussi des crevettes nettoyeuses, elles passent la plupart de leur temps à déparasiter les poissons. Normalement, tout ce passe bien, sauf avec les mérous ou les balistes qui adorent en croquer une de temps en temps ! (cela reste quand même exceptionnel)

La 'Thor Amboinensis'.
La ‘Thor Amboinensis’.
La 'Wurdemanni' .
La ‘Wurdemanni’ est parfois utilisée pour lutter contre les aiptasias, avec un succès très mitigé.

N’oubliez pas de rajouter un peu d’iode pour la mue, et un peu de calcium.

Crevettes symbiotiques : 

  • periclemenes pedersoni

  • thor amboinensis

  • periclemenes imperator

  • pontonides unciger (en association avec les coraux noirs)

  • vir philippinensis

  • periclemenes holthuisi

  • periclemenes soror

  • periclemenes brevicarpalis

  • periclemenes kororensis

  • allogalathea elegans (en association avec les crinoïdes uniquement)

  • periclemenes ceratophtalmus (idem)

 Des stenopus...
Des stenopus…
Les Vers

Les ‘Spirographes’ ou ‘Sabelles’ ont toute leur place en aquarium récifal, ces animaux n’ont pas d’exigence particulière, sauf un brassage modéré (flux cisaillant interdits ! ) et sont recommandés aux débutants. Ce sont des animaux parfaits pour les nanos-récifs. Leur aspect leur fait ressembler à des fleurs mais ce sont bien des animaux filtreurs, en l’occurrence de la famille des vers, ils vivent dans un tube calcaire mou et parfois dur. Si ils se plaisent dans le bac, ils se reproduiront.

On voit bien ici le tube calcaire.

Il faut leur fournir une alimentation assez régulière (microplancton ou artémias). Attention au ‘Chelmon  rostratus’ et au ‘Forcipiger’ ainsi qu’au poissons anges nains qui passent leur temps à les picorer…du coup, les spirographes restent dans leur tube, ne peuvent plus se nourrir, et meurent…

Il se peut que votre sable contienne des vers polychètes tel que celui-ci :

Vers polychètes.
Vers polychètes.

Laissez les, ils contribuent à l’équilibre biologique du bac. On les trouve dans les couches de sable épaisse mais aussi au sein même des roches vivantes. Mais attention, il existe des vers qui s’attaquent aux bivalves et aux coraux, ce sont les vers de feu (facilement reconnaissable avec leur petits poils blancs situés de chaque cotés) ont les appelle aussi : vers à soies. Il peuvent faire plus de 2 mètres de long, oui, vous avez bien lu, 2 mètres !

Hermodice carunculata
Gros plan sur la tête d’un ‘hermodice carunculata’

La plupart sont détritivores et passent leurs nuits (ce sont des animaux nocturnes) à creuser le substrat à la recherche de nourriture. Attention quand même à certaines espèces du genre ‘Hermodice’, carnivore !

Hermodice carunculata à fuir !

La plupart de nos bacs récifaux contiennent des milliers de petits vers, la plupart du temps inoffensifs, heureusement…

Certains autres vers vivent en symbiose avec les coraux, ils vivent la plupart du temps sur un corail nommé : ‘porites‘. Ils n’ont pas vraiment l’apparence de vers à proprement dit et ressemblent plutôt à de petits sapins de noël…Ce sont des ‘spirobranchus Sp.’ famille des vers tubicoles.

Aquariophilie récifale et marine