Reproduction des poissons clowns
L’aquaculture ornementale n’est pas récente car depuis les années 60 déjà les précurseurs dans ce domaine essayèrent de reproduire à grande échelle des ocellaris…comme à l’aquarium de Nancy par exemple.
Aujourd’hui en 2024 on trouve facilement des poissons d’élevage comme le Mandarin par ex, privilégiez toujours cette possibilité !
Les poissons clowns se reproduisent assez facilement en aquarium, mais la difficulté provient essentiellement de l’élevage des alevins. Les poissons clowns sont des hermaphrodites protandriques, c’est à dire qu’il naissent tous mâles. Au cours de leur croissance, certains changeront de sexe et deviendront femelles. Il faut les maintenir par deux ou en groupe et vous obtiendrez obligatoirement un ou plusieurs couples avec un peu de patience.
La seule différence visible entre les sexes est la taille de la femelle un peu plus importante. Les couples sont fidèles tout au long de leur vie.
Le bac doit être impeccable, l’eau parfaite, condition sine qua none pour la réussite d’une reproduction. UV obligatoire.
Les poissons clowns pondent assez régulièrement, environ tout les quinze jours, très souvent au même endroit, à proximité de leur anémone (souvent à la base de l’anémone, autour du pied). Endroit d’ailleurs parfaitement bien nettoyé avant la ponte. Pendant la pré-ponte, les poissons développent une agressivité inter et intraspécifique ne tolérant aucun intrus ! Surtout certaines espèces comme les clarkii ou les bicinctus.
Ils défendent bec et ongle leur emplacement de ponte. La ponte a souvent lieu en fin d’après-midi, à l’extinction de l’éclairage. Elle dure en général entre une demi-heure et deux heures. Le nombre d’ œufs est très variable mais il atteint souvent plusieurs centaines (max. : 1000), l’éclosion de ces œufs intervient environ neufs jours après la ponte.
Les alevins font environ 3 mm, ils sont donc pour l’instant incapables d’absorber des nauplies d’artémias, c’est donc ici que se pose le problème de l’alimentation des larves, mais maintenant on trouve relativement facilement du plancton marin pour les nourrir. Pour ma part, je préconise la solution qui consiste à retirer les alevins au moment de leur naissance (par siphonage ou avec l’aide d’une pipette) et de les mettre dans un bac spécifique pour l’élevage.
Il existe aussi des pièges à alevins. On peut “démarrer” les alevins en rotifères enrichis, (brachionus plicatilis) ou à l’aide de poudre alimentaire (SERA MICRON) au bout de cinq jours environ, ils peuvent commencer à s’alimenter avec les nauplies d’artémia. Minimum : 3 distributions par jour, d’où la nécessité d’avoir un bac de quarantaine nickel. Dans ce type de bac vous pouvez mettre une filtration externe mais avec un filtre de très faible débit afin d’éviter le siphonage des larves, d’ailleurs la crépine devra être protégée avec un média de filtration de type mousse.
Un filtrage sur UV est fortement recommandé au début du process.
Ici la sté Biota, cuve d’aquaculture.
Culture expérimentale de poissons de récifs coralliens
Suresh Job, Michael Arvedlund et Michael Marnane Source : Austasia Aquaculture: 11(3), août/septembre 1997, 56-59.Au cours de ces deux dernières années, des essais ont été menés avec succès à l’Université James Cook sur la reproduction et l’élevage de différentes espèces de poissons de récifs coralliens. Les taux de survie obtenus ont été relativement élevés sur les espèces dont la liste figure au tableau 1. Dans certains cas, seules les activités de ponte ont eu lieu, l’élevage des larves restant encore à faire.
Mise en place des installations nécessaires
Les installations mises en place par les services de recherches aquacoles de l’Université comportent deux systèmes de recirculation de l’eau de mer. La capacité du bassin de stockage du système principal est de 150 000 litres (1), celle de l’autre système étant de 50 000 litres. Les installations dépendantes des deux systèmes incluent 40 bassins annexes de 1 000 litres, quelque 80 bassins plus petits sous couvert et 5 laboratoires à température contrôlée.
Divers dispositifs (absorbeurs d’algues, filtres bactériens, filtres à protéines et filtres à sable à haute pression) maintiennent une excellente qualité de l’eau, tandis qu’une unité de réchauffement et refroidissement assure une température constante (de 26°C à 28°C) à l’eau qui alimente les installations d’importance critique situées à l’extérieur et les cinq laboratoires, permettant ainsi la poursuite du programme d’élevage presque toute l’année.
Dans tous les bassins de ponte, des pompes submersibles sont utilisées pour assurer de hauts niveaux d’oxygénation qui maintiennent une bonne circulation de l’eau. À l’exception des amphiprions (famille des Pomacentridés), tous les autres poissons reproducteurs sont mis à l’extérieur dans des bassins au-dessus desquels ont été tendues des toiles assurant un ombrage à 50 pour cent.
Placés dans des bassins extérieurs, les poissons pondent régulièrement pendant environ dix mois sur douze. Placés par couples dans des bassins intérieurs, les amphiprions pondent régulièrement toute l’année. La température de tous les bassins est maintenue entre 26°C et 28°C à l’exception de ceux dans lesquels ont été placés des Premnas biaculeatus, les résultats étant meilleurs pour cette espèce à des températures situées entre 28°C et 30°C.
Dans tout essai d’aquaculture de poissons de récif coralliens, l’essentiel est d’assurer au stock reproducteur un environnement adéquat et des rations alimentaires équilibrées suffisamment nutritives. Les tailles recommandées pour les bassins au tableau 2 donnent une indication approximative des tailles requises pour les bassins de ponte. Les poissons reproducteurs ont un comportement territorial et sont extrêmement agressifs vis-à-vis des individus du même sexe.
La règle implicite est de laisser suffisamment d’espace aux groupes de reproducteurs pour que les individus plus petits puissent établir leurs propres territoires et échapper à l’agression de ceux qui partagent le même bassin qu’eux. Les couples de reproducteurs peuvent habituellement être placés dans des bassins plus petits. En matière d’alimentation, nous préconisons un mélange d’aliments à fort taux de cholestérol tels que les crevettes (qui semblent améliorer également la qualité des œufs pondus) et d’aliments vitaminés en flocons.
Larviculture
La capacité des bassins peut n’être que de 70 litres pour les larves de certaines espèces d’apogons et atteindre jusqu’à 150 litres pour celles d’autres espèces. Les aquariums en verre d’une capacité de 150 litres et les bassins en plastique de forme circulaire d’une capacité de 100 litres sont habituellement les plus utilisés.
La température ambiante est généralement maintenue entre 28°C et 30°C. Soumise à un processus de réoxygénation modéré pendant la journée, l’eau des bassins est progressivement renouvelée chaque nuit à partir de l’aquarium principal grâce à un système de circulation de faible intensité qui renvoie l’eau du bassin à l’aquarium. Un tube vertical fabriqué dans du tuyau PVC de 50 mm et percé de nombreux trous recouverts de filets à mailles très fines empêche que les larves ne soient entraînées hors du bassin pendant le processus de renouvellement de l’eau.
En matière d’élevage de larves, il est essentiel de prévenir un phénomène qui peut survenir aux débuts du stade larvaire de nombreuses espèces de poissons des récifs coralliens et qui, chez les demoiselles, peut se poursuivre quelques jours encore après la fixation. Attirées par tout reflet de lumière sur les parois ou le fond du bassin, les larves se précipitent “tête la première” et se cognent de façon répétée, sur les parois jusqu’à ce que, le cas échéant, elles en meurent.
Pour limiter les risques d’un tel syndrome, trois mesures ont été prises. En premier lieu, l’intérieur des bassins en plastique a été enduit d’une résine en fibre de verre noire de qualité alimentaire ou de peinture époxy noire. Les parois extérieures des aquariums en verre ont été peintes en noir ou complètement recouvertes de feuilles en plastique noir. On diminue ainsi les reflets des parois et de la base du bassin et on empêche toute pénétration de lumière extérieure. Deuxièmement, on utilise des bâches de couleur sombre dont la partie médiane a été découpée pour recouvrir les parois latérales des bassins et diminuer la réflexion de la lumière.
Enfin, on applique la technique de “l’eau verte” qui consiste essentiellement à se servir de phytoplancton (Nannochloropsis sp.) pour verdir les bassins pendant la journée jusqu’à ce qu’on ne puisse plus voir le fond. Cette technique permet habituellement de mettre un terme au phénomène décrit plus haut et améliore aussi la qualité de l’eau grâce aux algues. Elle permet aussi d’améliorer la qualité de la nourriture donnée aux larves (rotifères et Artemia) et, accentuant les contrastes, rend les proies plus visibles.
D’autres espèces d’algues peuvent être obtenues auprès des écloseries commerciales et se prêtent facilement à la culture dans de bonnes conditions de lumière et d’apport en éléments nutritifs (la plupart des engrais végétaux solubles dans l’eau feront l’affaire).
L’intensité lumineuse est un autre facteur critique de l’élevage des larves et ce, non seulement dans la journée mais aussi la nuit. Pendant la journée, l’intensité lumineuse doit être suffisante pour que les larves puissent facilement trouver leur nourriture et s’en saisir. Nous suspendons au-dessus et à bonne distance du bassin de deux à quatre (selon la taille du bassin) tubes fluorescents, la photopériode utilisée étant de 14 heures de lumière et 10 heures d’obscurité. Nous préconisons une durée minimale d’éclairement en “lumière du jour” d’environ 10 à 12 heures, en particulier pour les jeunes larves.
Pendant la nuit, nous assurons aussi un éclairage diffus de faible intensité qui se révèle particulièrement important aux premiers stades de l’élevage pour aider les larves, pendant la nuit, à nager vers la surface plutôt qu’à rester prisonnières du fond. Alors que l’éclairage de nuit n’est que préférable dans le cas des poissons clowns et des demoiselles, il devient essentiel pour les jeunes larves des apogons, dont le taux de mortalité est très élevé en l’absence de toute lumière pendant la nuit. Accrocher une ampoule ordinaire de faible intensité d’environ 10 watts à bonne distance au-dessus du bassin pendant la nuit est une méthode tout à fait satisfaisante.
Nourrissage
L’instinct de se nourrir est commun aux larves de la plupart des espèces de poissons à condition que des proies vivantes de taille adéquate leur soient proposées. Des taux de survie satisfaisants ont pu être obtenus pour la plupart des espèces en leur donnant des rotifères (Brachionus sp.) pendant la première moitié de leur période larvaire et des Artemia nauplii nouvellement éclos dès que les larves ont suffisamment grossi pour pouvoir capturer ces proies.
De nombreuses écloseries commerciales proposent des “paquets tout prêts” de rotifères qui peuvent aussi être facilement cultivés à partir d’algues ou de levure de bière. Plusieurs souches de rotifères de tailles différentes sont disponibles sur le marché, ce qui permet de moduler l’alimentation en fonction du stade larvaire.
À titre d’exemple, le taux de survie des larves de P. amboinensis s’améliore quand on les nourrit avec de petites souches de rotifères pendant les trois premiers jours avant de les en sevrer pour passer à une souche de plus grande dimensions. Ce type d’aliment est suffisant pour la plupart des espèces dont on a donné la liste ci-dessus. Les larves de certaines espèces sont cependant très petites et pourraient avoir besoin de copépodes nauplii pendant les tout premiers jours jusqu’à ce qu’elles soient assez grosses pour être nourries avec des rotifères.
Les dosages utilisés sont de deux à huit par millilitre pour les rotifères et d’un à deux par millilitre pour les Artemia nauplii. Rotifères et Artemia nauplii sont rincés avec soin avant d’être ajoutés aux bassins d’élevage pour éliminer tout déchet d’aliment nutritif en provenance de leur milieu de culture. Les rotifères constituent la nourriture exclusive des larves de poissons clowns pendant environ six jours dans le cas de Premnas biaculeatus et deux à trois jours dans celui des Amphiprion spp.
Le sevrage est alors progressivement réalisé pendant deux jours avec des Artemia nouvellement éclos. Les larves de demoiselles sont nourries exclusivement de rotifères pendant environ neuf à dix jours avant de passer graduellement aux Artemia nauplii sur une période de trois à quatre jours. Il a été plus difficile d’obtenir de bons taux de survie dans le cas d’Apogon cyanosoma mais ils ont pu être améliorés par l’utilisation de plancton pendant les premiers jours du stade larvaire avant le passage à une alimentation constituée d’Artemia nauplii.
Qualité de l’eau
Le maintien d’une excellente qualité de l’eau est probablement le facteur le plus important pour assurer la réussite de l’élevage des larves de poissons de récifs coralliens. Toute mauvaise gestion dans ce domaine aboutit à des taux de mortalité extrêmement élevés. La mortalité survenant parfois très brutalement (tout un lot de larves peut être perdu en une nuit seulement par suite d’une médiocre qualité de l’eau !), toutes les précautions nécessaires doivent être prises pour assurer constamment une qualité irréprochable de l’eau dans les bassins d’élevage.
Cela est encore plus indispensable dans une situation comme la nôtre où des quantités de larves relativement importantes (de 500 à 1 000 environ) sont élevées dans des bassins relativement petits (d’une capacité de 100 et 150 litres). Trois principes de base doivent être respectés pour maintenir une excellente qualité de l’eau.
Tout d’abord, il faut savoir que la qualité de l’eau peut être rapidement diminuée par l’apport d’une trop grande quantité de nourriture, même lorsqu’il s’agit d’organismes vivants. Les larves des poissons de récif peuvent survivre à des dosages relativement faibles en nourriture, même si leurs taux de croissance s’en trouvent diminués. Il est donc préférable de commencer par des doses plutôt inférieures que supérieures à la normale quotidienne, quitte à en rajouter plus tard au cours de la même journée.
Deuxièmement, la présence d’une pellicule visqueuse sur les parois et le fond des bassins qui dénotent le développement de formations bactériennes, peut aussi nuire à la qualité de l’eau, les composés produits pouvant être toxiques pour les larves. Le fond du bassin doit être nettoyé régulièrement (quotidiennement si possible) et toute larve morte, éliminée.
Troisièmement, l’eau doit être régulièrement renouvelée à raison, suivant la règle pratique généralement applicable, d’un tiers du volume du bassin chaque jour. Nous mettons en service, toutes les nuits, un système de recirculation continue à débit très modéré de l’eau que nous utilisons dans nos bassins qui permet un renouvellement à 100 pour cent.
Bassins de grossissement
Après fixation, les juvéniles sont placés dans des bassins circulaires en plastique de 350 litres à des densités de peuplement élevées pour diminuer les risques d’agression. L’utilisation de stérilisateurs UV est souvent utile pour limiter aussi le risque d’apparition de maladies, en particulier lorsque les densités de juvéniles sont élevées.
Au bout d’une à deux semaines de présence dans le bassin de grossissement, les juvéniles passent d’une alimentation à base d’Artemia nauplii à une nourriture constituée de crevettes ou poisson finement hachés. Étant donné leur taux de croissance relativement élevé, ils doivent être nourris au moins deux fois par jour jusqu’à satiété.
Taux de survie
La méthode d’élevage décrite ci-dessus nous a généralement permis d’atteindre un taux de survie d’environ 70 pour cent pour les demoiselles et jusqu’à 90 pour cent pour la plupart des espèces d’apogons et toutes les espèces de poissons-clowns jusqu’au stade de la fixation. Il est vraisemblable que ces méthodes se révèleront efficaces dans le cas d’autres espèces, à l’exception possible de celles dont les larves sont extrêmement petites.
Orientations futures
Il n’existe actuellement en Australie aucune exploitation commerciale aquacole de poissons de récifs corallien destinés au marché de l’aquariophilie. Des conversations avec des collectionneurs et des détaillants d’espèces marines de poissons d’aquarium nous donnent à penser que la demande actuelle de certaines espèces prisées par les aquariophiles est de loin supérieure à l’offre.
Le groupe des poissons clowns et, en particulier, A. percula, fait certainement partie des espèces qui ont été cultivées avec le plus de succès à l’Université James Cook. Quand on sait que les poissons clowns capturés en milieu naturel sont vendus au détail environ 30 dollars australiens la paire et que des poissons élevés en bassins atteignent une taille commercialisable en trois à six mois environ, on ne peut que reconnaître tout l’intérêt que présenterait l’élevage commercial de ces espèces.
Il convient de ne pas négliger non plus un autre aspect important. L’élevage commercial de poissons de récif corallien ne pourrait que limiter l’exploitation des populations naturelles de ces récifs. On ne peut que déplorer que ces espèces continuent à être pêchées dans les récifs de la Grande barrière de corail et d’autres zones de l’indo-Pacifique.
Toutefois, étant donné la tendance actuelle à protéger davantage les récifs coralliens dans le monde, il y a toute raison de penser que cette exploitation sera soumise à de plus strictes mesures restrictives dans un proche avenir et que l’élevage en captivité des poissons de récifs coralliens en sortira renforcé.
Voici un document canadien sur la Capture écologique de poissons d’aquarium du CRDI
Introduction
Plus de la moitié des poissons tropicaux du monde proviennent des récifs de corail entourant les Philippines. Ces récifs fournissent aussi nourriture et abri aux crevettes, homards, mollusques et crustacés ainsi qu’à la flore et à la faune marine. Le cyanure, qui a été utilisé jusqu’à présent pour assurer environ 80 % des prises, étourdit le poisson et en rend la capture plus facile.
Mais il tue aussi d’autres poissons, mollusques et crustacés ainsi que leurs oeufs et larves, et met en danger la santé des pêcheurs et de leurs familles. Plus des deux tiers du massif corallien de l’archipel philippin sont détruits par l’utilisation répétée de doses de cyanure. L’emploi du cyanure comporte également un coût financier : les pêcheurs philippins consacrent à l’achat de ce composé chimique plus de 500 $ US par an (soit entre le tiers et la moitié, environ, du revenu annuel brut moyen).
L’écosystème des récifs coralliens est une importante source de protéines pour les Philippins. Des récifs sains peuvent générer 35 tonnes de poisson par kilomètre carré chaque année, mais des récifs endommagés en produisent beaucoup moins. Le poisson fournit plus de la moitié des protéines animales du régime alimentaire des habitants de cette région.
La réduction des sources alimentaires, la dégradation de l’environnement et le chômage croissant sont le résultat direct de l’utilisation du cyanure et d’autres facteurs stressants provoqués par l’homme et qui détériorent les récifs. En outre, la dégradation du massif corallien nuit au tourisme, les plongeurs ne retrouvant plus les récifs dans toute leur splendeur.
La Fondation Haribon pour la conservation des ressources naturelles (Haribon Foundation for Conservation of Natural Resources) et l’Écho de l’océan (Ocean Voice International) ont, grâce au financement du CRDI, lancé un programme de formation à l’intention des pêcheurs philippins pour leur montrer comment se servir de filets à fines mailles au lieu du cyanure. Jadis bannis, les filets tenus à la main sont maintenant autorisés pour les pêcheurs de poissons d’aquariums munis d’un permis. Les filets n’endommagent pas les récifs, ils ne sont pas toxiques, ils sont moins chers que le cyanure et tout aussi efficaces entre les mains d’un artisan expérimenté.
Les filets sont drapés, en forme de fer à cheval, autour des formations coralliennes. Les plongeurs, placés à l’extrémité ouverte du fer à cheval, attirent les poissons vers le filet invisible. Les pêcheurs recueillent ensuite les poissons à l’aide de petites épuisettes. Ils peuvent ainsi faire leur choix et ne capturer que les poissons de la taille et de l’espèce qui les intéressent. Quel bienfait quand on songe que le cyanure est nocif pour tous les poissons de la zone où il est déversé !
Incidences :
Commercialisation – En 1994, les pêcheurs de poissons tropicaux créaient la Fédération des pêcheurs de poissons d’aquariums des Philippines (PMP). Cette coopérative de 800 membres permet aux pêcheurs de recueillir et de partager l’information sur les activités commerciales et de faire valoir avec plus de force leur position commune devant les instances gouvernementales et d’autres groupes d’intérêts.
De concert avec la Fondation Haribon et l’Écho de l’océan, la PMP a mis sur pied ses propres installations de stockage et services d’exportation. Les pêcheurs peuvent ainsi certifier que les poissons tropicaux qu’ils exportent ont été capturés au filet et obtenir une plus grande part des profits. Une première livraison a été effectuée en Italie. La PMP compte aussi pénétrer les marchés canadien, américain, japonais, européen et néo-zélandais.
Influence sur la politique gouvernementale et l’industrie des poissons tropicaux – Le gouvernement des Philippines, avec l’aide de l’Alliance internationale pour la vie sous-marine (International Marinelife Alliance), a mis sur pied des laboratoires d’essai de détection du cyanure dans les principaux aéroports internationaux du pays. La PMP travaille présentement à l’élaboration d’un système de certification pour normaliser les opérations de l’industrie des poissons d’ornementation. La Fédération, qui a réussi non seulement à conquérir le marché mais aussi à faire naître la demande de poisson capturé par des moyens écologiques, a incité d’autres pêcheurs à délaisser le cyanure pour les filets.
Qui dit formation dit réduction de la dégradation des récifs – Un cours d’une semaine a été mis au point et offert à toute la collectivité (y compris aux femmes et aux enfants); il traite l’écologie des récifs, les problèmes qu’entraîne l’emploi du cyanure, l’utilisation pertinente des filets, les habitudes des poissons, la sécurité lors des plongées et la manutention des poissons capturés. Près de 300 personnes ont pris part à une première séance de formation portant sur la pêche au filet et la gestion des récifs, et plus de 1 000 pêcheurs ont suivi la seconde.
Aujourd’hui, le programme de formation est entièrement dirigé par des Philippins. L’usage du cyanure est beaucoup moins répandu et la dégradation des récifs coralliens ralentit à mesure que se généralise l’emploi des filets. Les communautés côtières sont désormais plus conscientes des moyens à prendre pour préserver les récifs. Grâce aux nouvelles méthodes de capture, un plus grand nombre de poissons survivent et peuvent être vendus, ce qui profite aux pêcheurs ainsi qu’à tous ceux qui jouent un rôle dans la filière, des acheteurs et vendeurs philippins aux amateurs de poissons tropicaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde.
Une prolongation du projet, financée par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), a permis de former des animateurs communautaires qui sensibilisent les villages côtiers à la conservation des récifs coralliens, à leur restauration et aux méthodes écologiques et durables de capture des poissons tropicaux.
Gestion des ressources locales – On encourage les communautés côtières à créer des zones marines où les prises sont interdites. Les poissons peuvent ainsi atteindre une taille beaucoup plus considérable, et plus les poissons sont gros, plus la ponte est abondante. L’excédent d’alevins déborde dans les zones de pêches avoisinantes. Ainsi, en renonçant à une partie du récif corallien pour en faire des zones protégées, la collectivité y trouve son profit puisqu’elle peut compter sur de bien meilleures prises.
Utilisateurs éventuels :
Il existe des communautés qui s’adonnent à la capture des poissons d’ornementation en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et dans d’autres régions abritant des récifs de coraux. Les Philippins qui ont suivi les cours donnés chez eux ont déjà commencé à faire profiter de leurs connaissances des pêcheurs d’Indonésie et de la région de la mer Rouge.
De l’océan à votre aquarium
Imaginez le voyage de notre petit poisson…Il est dans un premier temps péché sur le récif (dans le meilleur des cas avec un filet), puis emballé dans une poche (quand ce n’est pas dans un seau), stocké dans un carton puis souvent trimballé en camion jusqu’au local de l’exportateur, (souvent plusieurs heures) là il est normalement stocké dans un bac de quarantaine, dans le pire des cas il est tout de suite réemballé dans une poche avec un peu d’oxygène et stocké dans un carton, puis re-voyage en camion jusqu’à l’aéroport, de là il est parfois stocké dans un local plusieurs heures avant le départ du vol, voyage en avion dans la soute plusieurs heures encore, arrivé en France (ou en Belgique, Hollande ou Allemagne), il est stocké de nouveau dans un local la plupart du temps non chauffé…puis de nouveau, petit voyage en camion jusqu’à l’importateur, là il sera acclimaté avec ses petits copains dans des bacs de quarantaine…de là il repart en sachet plastique et en carton isotherme chez votre revendeur, la plupart du temps en camion, puis il sera de nouveau stocké soit en quarantaine ou soit directement dans les bacs de vente…chez votre détaillant…et rebelotte pour aller chez vous !
Culture de roches vivantes
Ce sont des roches en provenance des Fidji, stabilisées entre 18 et 30 mois dans des gouttières géantes ou ‘in situ’ comme la photo ci-dessous :
CORALICULTURE
Rien de plus simple pour le bouturage, une bonne pince à bouturer, de la bonne colle et un plug pour le retour dans le bac, un petit conseil, une bonne paire de gants afin d’éviter une infection bactérienne pouvant causer une future nécrose. Ci dessous, colle seachem, plug aquaforest et pince aquamedic. Vous trouverez des tas de tutos sur Youtube pour le bouturage, n’ayez pas peur, lancez vous !
Ci dessus : Stabulation avant l’expédition.
Ci dessous projet en cours à Madagascar :