Les poissons d’aquarium marin et récifal
Généralités
On peut associer sans problème bon nombre de poissons dans un bac récifal, (suivant la taille de l’aquarium bien sur) bien que la plupart du temps la biomasse est plus représentée par les coraux et les invertébrés dans ce type de bac. Le tout est de savoir se freiner dans l’achat de poissons supplémentaires et de faire attention à la surpopulation.
Si vous êtes un esthète du récifal et que vous voulez devenir un Maitre du récifal, pratiquez votre art en fonction du Biotope, mer rouge, caraïbes, indopacifique, australien, etc, etc…
Même si dans la nature un poisson clown ne vit que dans quelques centimètres cube d’eau, il n’en va pas de même pour toutes les autres espèces. Dans tous les cas, il faut absolument éviter le surpeuplement y compris dans un FO.
La règle du centimètre cube par poisson est stupide, puisque chaque poisson à un besoin particulier. J’insiste également pour que l’aquariophile respecte les biotopes différents en prenant soin de ne pas mélanger les espèces qui proviennent d’endroits différents, c’est une logique à laquelle tous les aquariophiles devront tendre. Le biotope de la mer rouge est différent du biotope d’Hawaï par exemple…
Les poissons mandarins (voir plus bas) et les gobies sont des ôtes parfaits dans un bac récifal bien équilibré et bien rodé. Idem pour les salarias qui ont une fonction non négligeable en broutant les algues indésirables.(les filamenteuses la plupart du temps) Un seul salarias peut venir à bout d’un bac de 1000 litres. Les gobies sont recommandés pour les nano récif, pas les mandarins, ni les salarias.(pas assez d’algues et de micro/macro faunes)
Un autre petit poisson très agréable convient aussi parfaitement pour le récifal, il est de la famille des “nemateleotris”(decora et magnifica). Ce sont des poissons superbes et résistants une fois bien acclimatés. Attention, ils aiment parfois sauter hors du bac, il convient donc de les mettre dans un bac fermé si possible.
Le petit gobie Okinawae…
Les poissons anges doivent être évités , quoique dans un grand bac (plus de 1000 litres), la maintenance d’un imperator ou d’un paru est toujours possible avec précautions. Les poissons anges sont de grands voyageurs, ils parcourent plusieurs kilomètres par jour alors dans un bac de 400 litres, je vous laisse imaginer…Il arrive parfois qu’ils s’en prennent aux coraux, ils sont donc plus conseillé en FO. Même si il est parfaitement possible de les maintenir dans des grands bacs récifaux en étant conscient que les coraux seront peut être un peu bousculés.
Les poissons anges nains peuvent être introduits dans un bac récifal, là aussi avec quelques précautions… LES LORICULUS, BISPINOSUS, BICOLOR, VROLIKI, FERRUGATUS, EIBLI ET POTTERI sont de parfait petits poissons pour les aquariums récifaux, mais soyez toujours vigilants en prenant soin de bien les nourrir (cela évitera qu’ils s’en prennent aux polypes et aux bénitiers par manque de protéines dans leur alimentation) La plus petite des espèce de centropyge est représenté par le centropyge Flavicauda, la taille adulte maximum est de 5 centimètres ! Malheureusement assez rare dans le commerce, il se contente d’un bac de 150 litres minimum car il adore nager sur de longues ‘distances’, c’est un des centropyge les plus actifs dans l’aquarium.
Si il y a une carence dans leur alimentation, ils peuvent commencer à “taper” les polypes…et devenir insupportable, dans un grand volume, ce comportement à tendance à s’amenuiser. Le comportement de ces poissons peut changer avec l’âge. Une fois acclimaté, ces poissons sont assez résistants.
Les Chirurgiens
Les poissons chirurgiens (acanthuroides) ont besoin de beaucoup d’espace pour évoluer, ceci est donc à prendre en considération lors de l’achat du bac ou du poisson.
Ne comptez pas avoir un jardin sous-marin avec ce type de poissons, ils raffolent des caulerpes en tout genre. Dans le milieu naturel, ils nagent la plupart du temps en banc ou en solitaire, rarement en couple. Absolument interdit dans un nano récif et en dessous de 200 litres minimum pour les petits spécimens !
Ces poissons doivent leur nom vernaculaire à une ou plusieurs épines (scalpel) placées de part et d’autre du pédoncule, attention aux coupures ! Ce scalpel peut aisément couper une combinaison de plongeur avec un gros poisson adulte… En général, l’épine reste dans le sillon (au repos) et ne sort que lors d’une attaque ou une défense.
Certains sont assez sensibles à la maladie des points blancs, d’où l’utilisation d’un filtre UV indispensable pour la maintenance à long terme de ces poissons. Il sont en général assez agressifs, ils faut les mettre en dernier au sein de votre population.
Les chirurgiens passent leur journée sur la partie supérieur du récif, donc habitués à une eau de très haute qualité, fortement oxygénée et très fortement brassée, points à ne pas négliger…Ce sont d’excellents nageurs très vifs voir nerveux et de grands voyageurs.
Comme la plupart des poissons coralliens, la reproduction des chirurgiens est liée aux cycles lunaires (environ une fois par mois pour la femelle) Après une parade, il y a un lâché de gamètes (souvent à la tombée de la nuit, afin d’éviter que les œufs ne soient dévorés par les autres poissons), puis l’océan et les lois de la nature font le reste. La reproduction “industrielle” de ces poissons est pour l’instant impossible en aquarium. Mais il peut arriver parfois que l’on observe des parades nuptiales.
Les paracanthus hepathus sont beaux mais assez sensibles aux maladies de peau, idem pour les acanthurus leucosternon. Ils ont une alimentation de préférence herbivore. Il faut un minimum de 500 litres pour les maintenir. Par contre, une fois acclimaté, ils sont assez résistants et il n’est pas rare de voir des spécimens âgées de plus d’une dizaine d’années, voir une vingtaine d’années, ils peuvent devenir agressif en vieillissant. Prévoyez au moins 1000 litres pour la fin de leur vie…
Les zebrasoma flavescens, veliferum, scopas, et xanthurum sont des poissons robustes à condition qu’ils soient bien acclimatés et bien nourris.(nourriture variée avec une grande part de végétal) Pour les algues, pensez à la “pince à algue” très pratique.
Les lineatus ont besoin d ‘espace (minimum 400 litres pour un juvénile) mais conviennent aux grands bacs récifaux, par contre ils sont très territoriaux et difficiles à tenir. Adulte, ils ont besoin de 1000 litres minimum. D’une manière générale, les chirurgiens ont mauvais caractère, par exemple le moindre nouvel intrus sera chassé dans tout le bac !
Les Papillons
Un semilarvatus, biotope de la mer rouge.
Les poissons papillons ont besoin aussi de beaucoup d’espace (minimum 400 litres), un chelmon rostratus sera une aide précieuse pour lutter contre les aiptasias. Idem pour les Chaetodon lunula.
Poissons à mettre exclusivement en FO.
D’une manière générale, les poissons papillons sont très sensibles aux maladies de peau. La plupart de ces poissons ne sont pas recommandés aux débutants, il est aussi conseillé de prévenir les maladies de peau en traitant l’eau aux rayons ultra-violet de manière préventive. En récifal si vous voulez tenter le diable, Ils finissent souvent par s’en prendre aux coraux…sauf cas exceptionnel.
Les zanclus (idole mauresque) ne sont pas conseillés en aquarium et encore moins en bac récifal, ceci est due à leur mode d’alimentation composé de coraux et d’éponges… mieux vaut préférer l’heniochus, plus paisible.(500 litres minimum) Vit souvent en banc.
Chelmon Rostratus, poisson difficile à tenir.
Dans la grande famille des poissons chirurgiens et des espèces apparentées on trouve aussi la famille des siganidae (poisson lapin, poisson renard) Le siganus vulpinus est un auxiliaire efficace en récifal car il raffole parfois selon les individus des bryopsis. Les siganus sont très appréciés des japonais dans l’alimentation usuelle ! Ils vivent en couple et parfois en banc, attention a la piqûre de l’épine dorsale… très douloureuse.
A éviter en aquarium récifal : les platax. Ils ont besoin de grand bac, minimum 1200 litres, certains aquariums publics les tiennent assez bien.
Le “gramma loreto” est un bon poisson pour le récifal, à mettre en couple ou en solitaire. Comportement assez grégaire mais sympa à observer. Idem pour le “gramma melacara”, parfois un peu agressif, mais relativement timide, prévoir des cachettes.
Les Anthias
Un Tuka
Les “Anthias” sont des hôtes parfaits pour les aquariums récifaux, à conditions d’avoir un bac supérieur à 500 litres. Dans l’ensemble les “Anthias” restent assez difficile à maintenir en bac communautaire. Poisson non recommandé aux débutants. Il faut les nourrir plusieurs fois dans la journée pour avoir un bon taux de réussite et les maintenir en banc d’environ 10 individus…Privilégiez la nourriture vivante.
Les “Anthias” sont des poissons très exigeants sur la qualité de l’eau. Une fois l’acclimatation passée, mais difficile, ils sont assez résistants. Il faut un brassage puissant dans l’aquarium. Leur durée de vie en milieu captif est faible sauf le Serranocirrhitus latus assez résistant.
Les Apogons
Vous pouvez introduire un couple ou plusieurs “pterapogon kauderni”, ils sont paisibles…trop peut être ! Mais n’oubliez pas de mettre un oursin diadème afin de reproduire leur environnement naturel. Ces poissons aiment un brassage modéré et s’accommodent d’un espace relativement restreint (200 litres). Ils se reproduisent assez facilement en aquarium. Il y a plus de 200 espèces dans le genre !
Les Demoiselles
Les demoiselles de type “chromis ” sont agréables à regarder en banc, en général elles passent leur journée en pleine eau ou entre les branches des acroporas, la plupart du temps, elles sont paisibles…mais assez territoriales. En vieillissant elles peuvent atteindre 8 cm, à tenir compte lors de leur introduction. Méfiez vous des autres demoiselles qui ont un caractère très agressif en vieillissant.(trimaculatus, aruanus, diable bleu…)
Dascyllus trimaculatus
Découvert en 1828, son aire de répartition est l’océan indo-pacifique et la mer rouge. Elle vit en banc ou en couple (adulte) dans les récifs coralliens et parfois en symbiose avec une anémone (radianthus ou stoichactis) On la trouve jusqu’à 60 mètre de profondeur.
Petit poisson fort sympathique, utilisé souvent à mauvais escient pour favoriser la nitratation d’un bac neuf, n’importe quoi…! On ne devrait plus voir cela depuis longtemps. C’est un poisson recommandé aux débutants.
Ceci dit, cette demoiselle n’ usurpe pas sa mauvaise popularité, elle est insupportable, très territoriale, agressive avec tous les nouveaux arrivants, conclusion il faut la mettre en dernier dans un bac. Mais elle est attachante, elle viendra même vous mangez dans la main (attention à vos doigts) une fois bien acclimatée. C’est un poisson solide, résistant aux maladies de peau, son alimentation est à base de tout ! Vous pouvez la nourrir avec des artémias, des crevettes, des moules, des paillettes, des granulés, etc, etc…
La reproduction est en général facile dans un grand bac et lorsque toutes les conditions sont bonnes. La ponte ressemble à celle des clowns, un endroit est bien nettoyé et la femelle dépose ses œufs, le male féconde les œufs (avec des mouvements de va et vient pour les aérer), à noter qu’il devient gris pale pendant la ponte. Les alevins se nourrissent de nauplies d’artémias et de microplancton.
Les Balistes
Les balistes, les poissons coffre, les poissons perroquets, les canthigasters, les murènes et les labres (sauf le pseudocheilinus hexataenia) sont interdits en bac récifal ! (sinon, adieu coraux ou invertébrés !) Mais ce sont des poissons très agréables en FO. De temps en temps on peut voir des Odonus niger en récifal mais il leur faut au moins 800 litres.
Quand à la famille des mérous, mieux vaut éviter sauf le calloplesiops altivelis. C’est un poisson extraordinaire, d’une beauté incroyable, veuillez tout de même à bien le nourrir car il peut facilement avaler un petit poisson ou une crevette “par inadvertance”, il passe son temps dans les grottes et les anfractuosités. Certains arrivent à le reproduire. C’est un poisson assez farouche. Il est assez résistant une fois l’acclimatation passée, j’en ai eu un pendant des années mais je ne l’ai pas vu souvent ! Il se fait parfois oublier dans le bac et il faut faire attention à la concurrence alimentaire, fatale pour lui…
On peut féliciter l’initiative de certaines entreprises françaises ou autres qui développent une production de poissons de récifs coralliens commercialisables, en collectant les larves dans les passes récifales à l’aide de filets. On estime que 80 % de ces larves sont vouées à disparaître par la prédation naturelle (aussi appelé la sélection naturelle !)
Ces poissons sont donc bien acclimatés et habitués à la captivité, ainsi qu’a une alimentation à base de granulés. C’est toujours mieux qu’une capture au cyanure ou à la dynamite ! Reste le coût qui est encore élevé pour le consommateur mais le jeu en vaut bien la chandelle. C’est une des voies de l’aquariologie du futur.
Ci dessous une petite scène prise à La Rochelle :
Echidna nebulosa
Rhinomuraena quaesita
C’est une murène magnifique, incompatible en récifal car elle adore les invertébrés ! Elle se nourrit de mollusques, de crevettes, de crabes etc… Par contre, en bac de poissons (fish only) elle se plaira à merveille à condition de lui offrir des cachettes… L’aspect serpentiforme peut être rebutant chez certaines personnes mais c’est un poisson attachant. Attention aussi au recouvrement du bac car la plupart des murènes finissent pas s’enfuir en sautant hors du bac, donc pensez à bien couvrir l’aquarium.
La nebulosa fut découverte en 1789, on la trouve en mer rouge et dans tout l’océan Indopacifique, elle peut atteindre 1 mètre. (prévoir un grand bac mais elle dépasse rarement 70 cm en aquarium) On la trouve dans les roches coralliennes, dans les récifs morts, sur les cotes rocheuses et dans les prairies d’algues marines.
Attention à vos mains lors de la distribution de nourriture ! A noter que les murènes sont nocturnes. C’est un poissons très résistant aux maladies, insensible aux maladies de peau car dépourvu d’écailles. Facile à acclimater et facile à maintenir. Parfait pour un FO.
La murène est un poisson solitaire mais elle peut faire partie d’un bac communautaire (FO minimum 1200 litres), attention tout de même aux petits poissons. N’oubliez pas de lui fournir un compagnon idéal : le labre nettoyeur (labroides dimidiatus)
Gramma loreto
Le “gramma loreto” est un poisson fort sympathique et il convient bien à l’aquariophilie récifale, mais attention a son caractère ! Il est très agressif envers ses congénères, impossible d’en mettre deux dans un même bac à moins d’avoir un couple… Cependant il est relativement facile à acclimater, il accepte tout type de nourriture et c’est un poisson robuste, il a besoin de cachettes dans le bac car en milieu naturel il vit dans les grottes, parfois à plus de 60 mètres de profondeur. Finalement c’est un grand timide…mais un timide très territorial !
Il fut découvert en 1868 et son aire de répartition est relativement restreinte, les îles Bahamas, les îles Bermudes et la mer des caraïbes mais absent en Floride. Prévoir donc un biotope spécifique de cette région si possible.
Le “gramma melacara” est plus rare car plus difficile à trouver, il est violet et la partie supérieur de la tête est noire. Il est assez timide et vit dans les tombants récifaux entre 20 et 60 mètres ! C’est la raison pour laquelle on ne le trouve que très rarement dans le commerce. Il est assez sensible aux maladies de peau et lui aussi est très territorial.
Nemateleotris magnificus (magnifica)
C’est un poisson idéal en aquarium récifal, mais il faut être vigilant car il a tendance à sauter hors du bac, il est donc préférable de le tenir dans un aquarium fermé. Une condition sine qua none pour bien le tenir est d’avoir une bonne couche de sable dans le bac, il adore fouiller le sable, et vit la plupart du temps en eau libre au dessus de sa cachette.
Vous devez impérativement le maintenir en couple ou solitaire, dans les grands aquariums de plus de 300 litres, il est possible de maintenir un groupe de plusieurs individus. Il s’acclimate assez facilement et se nourrit pratiquement de tout. Donnez lui du vivant de temps en temps. Il n’est pas recommandé aux aquariophiles débutants. Je le répète, votre bac doit être de type fermé car vous le retrouverez sur le sol un beau matin, dommage…
Salarias fasciatus
Petit poisson fort agréable à observer malgré sa coloration un peu tristounette, le salarias est un herbivore (d’ou la forme particulière de sa bouche) même si il lui arrive d’avoir (très rarement) une alimentation différente, c’est donc un précieux auxiliaire en aquarium récifal ou il pourra réguler les poussées d’algues, mais il faudra veiller à lui fournir une alimentation à base d’algues même lorsqu’il y en aura plus dans l’aquarium, sous peine de le voir dépérir.(amaigrissement rapide et mort certaine) Heureusement on trouve maintenant divers type d’algues dans le commerce. Il est préférable de choisir le salarias le plus petit possible, en effet, les “vieux” spécimens ont du mal à changer de régime alimentaire, si vous le pouvez, testez son appétence avec le vendeur avant de l’acheter.
Ce poisson fait partie de la grande famille des blennies, il fut découvert en 1786 , sa taille peut aller jusqu’à 15 centimètres et son abdomen peut avoir un aspect rebondi, son aire de répartition se situe dans la zone indo-pacifique et en mer rouge. Dans le milieu naturel, on le trouve sur les récifs coralliens en eau peu profonde, dans les zones de marées, dans les cotes rocheuses et dans les prairies alguaires, vous l’aurez compris, notre poisson aime bien se cacher, il adore les interstices, les grottes et autres trous, mais on le voit quand même se balader dans l’aquarium, parfois même en pleine eau.
A noter tout de même qu’il vaut mieux avoir un bac couvert car il monte parfois jusqu’en haut des roches et fini sa course souvent par terre, il lui arrive de sauter hors de l’eau. Il est peu sensible aux maladies de peau, mais il aime une eau de bonne qualité, c’est un poisson assez territorial (avec ses congénères), veuillez donc à n’en mettre qu’un dans l’aquarium ou deux si le bac dépasse 1000 litres. Ce n’est pas un poisson agressif, il ne causera aucun problème avec les autres espèces. Pour sa survie, mieux vaut l’introduire dans un bac qui “tourne” depuis plus de six mois minimum.
Synchiropus
Les synchiropus sont de merveilleux petits poissons, sûrement parmi les plus beaux. Les plus courant en magasin sont les synchiropus splendidus, picturatus, et ocellatus.(sur la photo, on voit un picturatus)
Il fut découvert en 1876, son aire de répartition se situe dans l’océan indo-pacifique et sur les cotes australiennes.
Ce sont des poissons relativement difficile à tenir dans le temps, la raison est simple, ils ne vivent que dans les milieux extrêmement riche, ils parcours sans cesse le décor à dévorer tous les petits organismes marins (vers, crustacés, algues), il faut donc que votre aquarium soit un exemple de maturité pour espérer en garder un.
Si vous avez un poisson d’élevage, la maintenance sera plus facile car ils sont habitués à la nourriture en granulés.
Votre bac doit avoir au minimum deux ans de vie, afin qu’il puisse trouver des petites animacules, copépodes, etc…Il ne supporte pas la concurrence alimentaire. Le poisson maigrit très rapidement et meurt si la nourriture est inadaptée ou insuffisante. Dans des conditions de stress, les mandarins peuvent secréter un mucus incolore aux propriétés mal connues. On en trouve dans le commerce issue d’élevage, bien que sa reproduction ne soit pas à la portée de tout le monde, c’est un véritable challenge de la réussir…
Une fois bien acclimaté, si il se plait, il pourra survivre assez longtemps, c’est une espèce très territoriale envers ses congénères, vous pouvez maintenir un couple mais pas deux ou plusieurs individus de même sexe.(combats territoriaux mortels entre males) Ce poisson vit dans la partie supérieur du récif (au dessus de 3 mètres en général), dans les roches et parfois dans le sable. Il peut se reproduire en aquarium quand les conditions sont parfaites, il y a une parade nuptiale (en fin d’après-midi) et un lâcher d’œufs.
Le dimorphisme sexuel se fait avec la nageoire dorsale plus grande chez le male. La taille maximum des mandarins est de 8 centimètres. Il nage rarement en pleine eau, d’ailleurs c’est un assez mauvais nageur comme le salarias, certains aquariophile prenne un mandarin pour lutter contre les planaires, cela reste très moyennement efficace, beaucoup moins que le pseudocheilinus hexataenia.
Vous l’aurez compris, il ne faut pas se laisser tenter par sa beauté, c’est un poisson très délicat. Il n’est absolument pas recommandé aux débutants. De plus en plus de récifalistes refusent d’en mettre dans leur bac pour ne pas détruire la microfaune que les mandarins adore, je considère pour ma part que c’est une bonne chose.
Zebrasoma Flavescens
Une des stars de l’aquariophilie marine et récifale qui mérite à lui seul un paragraphe ! C’est un poisson superbe et agréable à regarder. Il a besoin d’espace comme tous les poissons chirurgiens (minimum 300 litres), et il a besoin d’un bon brassage car notre ami est un excellent nageur. On le trouve souvent dans des aquariums plus petits, en espérant que les propriétaires de ces petits bacs passeront vite à de gros volume pour le bien-être de leur poisson. Il aime nager en pleine eau et une fois bien acclimaté, sa timidité laisse place à un comportement fortement territorial.
Il ne faut pas en mettre deux dans un même bac (sauf un grand bac d’environ 600 litres), c’est un poisson solitaire mais on le trouve parfois en petits bancs surtout au stade juvénile. Alimentation essentiellement végétale, ceci dit il accepte tout type de nourriture. C’est un poisson qui parfois peut être très timide et sensible au stress.
Un Flavescens d’élevage d’environ 3 cm coute 200 euros en 2022, le prix moyen en magasin est d’environ 250 euros ! (en 2022)
Il fut découvert en 1828 et son aire de répartition est le nord de l’océan indien. La plupart des flavescens sauvage dans le commerce viennent de Hawaï. Maintenant que sa reproduction est maitrisée (donc son élevage) on le trouve facilement en animalerie.
Son alimentation se compose principalement d’algues, à compléter avec des artémias ou d’autres aliments. Une bonne alimentation avec des compléments de vitamines tiendront votre chirurgien en bonne forme longtemps. Comme beaucoup d’espèce les flavescens sont plus faciles à acclimater au stade juvénile. Bien acclimaté, le flavescens est un poisson robuste, il reste sensible aux points blancs et aux points noirs mais supporte bien tous les traitements.(bain d’ eau douce par exemple) Comme tout les chirurgiens, il faut se méfier du scalpel très coupant situé sur la base du pédoncule.
Le genre zebrasoma contient plusieurs espèces, toutes plus belles les unes que les autres, notamment le zebrasoma xanthurum (mer rouge, photo ci-contre) mais ce dernier à un comportement très agressif et territorial, il lui faut un bac de 600 litres minimum et un biotope dédié à la mer rouge.(mais attention aux invertébrés, car cette espèce est moins végétarienne que le flavescens)
Il y a aussi le Z.gemmatum, le Z.scopas (aux couleurs un peu sombres), le Z.veliferum (superbe) et le Z.desjardinii qui lui ressemble…
Pseudocheilinus hexataenia
Petit poisson faisant parti de la famille des labres, il est assez paisible et demande un minimum de 150 litres pour être à l’aise. Une fois passé le cap de l’acclimatation, il est assez résistant mais reste un peu timide, bien que parfois il peut être très actif et s’en prendre à un poison en particulier ! C’est un poisson idéal pour un bac récifal, un peu moins en FO. Il sert parfois d’auxiliaire pour se débarrasser des planaires rouges et des minuscules escargots qui s’attaquent aux bénitiers.
Les femelles sont plus petites que les males qui peuvent atteindre 11 cm !
Il est carnivore et assez facile à nourrir. Malgré tout, il peut parfois s’en prendre aux crevettes ou aux vers tubicoles en cas de carence alimentaire et dans le cas de petits bacs. La nuit il peut parfois se faire un cocon de mucus pour dormir ou se trouver une place dans le substrat.- Le jour il se plait dans les branches d’acropora ou de Pocillopora…
Ci dessous le Macropharyngodon bipartitus à éviter en récifal mais sympa en FO avec une bonne couche de sable, ils s’enfoncent dedans pour dormir.
Les Hippocampes
L’espèce la plus couramment importée est le “kuda”. Il est de couleur noire jusqu’au doré. On trouve aussi parfois l’hippocampe erectus et l’hippocampe histrix. De temps en temps vous pouvez trouver le Reidi jaune (149 euros d’élevage)
Ces poissons ne sont absolument pas recommandés aux aquariophiles marins débutants.
Les hippocampes font partie de la famille des syngnathidés, ce sont des poissons et ils ont absolument besoin d’un aquarium spécifique. Ils craignent la concurrence alimentaire par leur lenteur. Le bac sera moyennement éclairé, pas de HQI, une petite rampe Led fera l’affaire, juste histoire de faire pousser les algues supérieurs. Le brassage devra être assez faible et le bac rempli si possible de caulerpes ou d’algues rouges. Mettre une couche très fine de sable. Ne pas mettre le chauffage directement dans le bac mais plutôt dans la décantation ou là où ils ne peuvent pas aller.
L’alimentation se fait de préférence avec des artémias vivants, des mysis, des daphnies, des copépodes, des krills et des vers de vase. Une concurrence alimentaire dans un bac communautaire signe la mort de ces poissons, ils sont lents… et c’est ce qui fait leur charme. Le biotope est constitué d’herbes marines et d’algues en grande quantité où ils aiment s’accrocher.
Le Ph devra être autour de 8/8.5 La température autour de 25°. Un filtre UV est fortement conseillé, l’eau doit être d’une qualité irréprochable.
Eau osmosée obligatoire. Il est préférable d’adopter des hippos d’élevage car plus simple à nourrir.
L’espèce de Méditerranée se nomme hippocampus guttulatus. Elle est maintenant protégée. Il existe un livre formidable sur l’identification des hippocampes et des poissons-aiguilles, de Rudie H. Kuiter aux éditions Ulmer. Voir ici.
Les Hippocampes, une espèce menacée.
Par Patrice Francour
L’hippocampe, ou cheval de mer, appartient à la famille des Syngnathidés. Cette famille regroupe dans les mers européennes deux groupes très caractéristiques par leur forme : les syngnathes (les aiguilles de mer ou vipères de mer) et les hippocampes. Les premiers sont de forme allongée, avec une tête dans le prolongement du corps et les deuxièmes possèdent une tête fléchie sur le tronc ressemblant à une tête de cheval. Leur nom, Hippocampus en latin, veut d’ailleurs dire “cheval courbé”. La famille des Syngnathidés, avec environ 55 genres et 220 espèces à travers le monde, est une famille de poissons principalement marins, mais quelques espèces fréquentent les estuaires et même les eaux douces.
Le genre Hippocampus est exclusivement marin et compte environ 35 espèces dans le monde. Deux espèces d’hippocampes fréquentent les eaux européennes : H. hippocampus et H. ramulosus. Ces deux espèces sont présentent dans tout le bassin méditerranéen, la Mer Noire et dans l’ Atlantique sur la côte espagnole, marocaine et une partie des côtes française (Golfe de Gascogne pour H. hippocampus; jusqu’à Cherbourg et même sur une partie de l’ Angleterre et de l’ Irlande pour H. ramulosus). Les deux espèces vivent rarement plus de 4 ans et sont de taille limitée : 15 ou 16 cm de long. L’hippocampe géant du Pacifique (Hippocampus ingens) atteint lui sans problème le double de cette taille avec près de 30 cm de longueur et en Australie, un nain de la famille, Hippocampus minotaur, ne mesure que 10 à 20 mm à l’état adulte.
Les hippocampes, comme les syngnathes, possèdent un corps cuirassé par une série d’anneaux osseux. Ils possèdent également en commun l’absence de nageoire ventrale et, souvent, de la nageoire caudale (toujours chez les hippocampes, parfois chez les syngnathes). Ces caractéristiques sont des adaptions précises à leur mode de vie, elles n’ont rien de primitif. D’ailleurs, les premiers fossiles d’hippocampes sont connus de la fin de l’ Éocène, soit il y a environ 40 millions d’années, ce qui est très récent à l’échelle des temps géologiques.
L’hippocampe est typiquement un poisson de la zone littorale (entre la surface et 50 m de fond) fréquentant les fonds d’algues ou les herbiers de phanérogames comme la posidonie ou la cymodocée. Mais il arrive parfois de rencontrer un hippocampe dans un fond coralligène, au milieu des gorgones. Ils vivent le plus souvent verticales, attachés par leur queue préhensile à une algue ou une feuille de posidonie.
L’hippocampe est un poisson qui vit toujours en contact étroit avec le fond ou avec un substrat particulier, jamais totalement en pleine eau. La petite taille de ses nageoires ne lui permet pas de déplacements rapides. L’hippocampe est propulsé en avant grâce à sa nageoire dorsale qu’il agite rapidement; ses nageoires pectorales, situées très haut, près de la tête, ne lui servent qu’à maintenir sa position verticale lors de sa progression. Il a donc un comportement très calme, presque indolent. Mais si un poisson ne possède pas des capacités de fuite rapide face à un éventuel prédateur, il doit recourir à d’autres techniques pour leur échapper. La présence d’excroissances ou de filaments cutanés chez les poissons est généralement une technique très prisée pour se camoufler en prenant l’aspect (on parle d’ homotypie), parfois la couleur (homochromie), du milieu dans lequel le poisson vit. Certains hippocampes arborent de nombreux filaments cutanés pour parfaire leur camouflage dans les fonds d’algues où ils vivent. Le champion toute catégorie est sans conteste l’hippocampe des sargasses, Phyllopterys eques, qui possèdent de très longues excroissances cutanées semblables à des morceaux d’algues qui le rendent presque invisible. L’hippocampe complète sa panoplie défensive avec les plaques rigides, mais articulées, qui entourent son corps. Toutefois, face à un prédateur, l’hippocampe devra plus compter sur son camouflage et son immobilité que sur sa cuirasse pour le protéger.
Cette immobilité et son camouflage lui permettent également d’approcher, ou plutôt de laisser approcher, sans être vu, les proies dont il se nourrit, essentiellement de petits crustacés, en utilisant sa bouche comme un puissant aspirateur, ou plutôt, compte tenu de sa forme tubulaire, comme une paille. Il les repère visuellement, grâce à des yeux bien développés et mobiles indépendamment l’un de l’autre.
Au moment de la reproduction, le mâle émet de petits grognements, destinés à attirer les femelles, puis a lieu un accouplement au cours d’une véritable danse nuptiale où les deux individus sont enlacés par leur queue préhensile. Contrairement à ce que vous pensez, c’est la femelle qui pond ses ovules dans une poche spéciale du mâle, formée par des replis de la peau. La poche de l’hippocampe mâle s’ouvre juste en arrière de l’anus, donc sur la queue du poisson et non sur son ventre. Pour déposer ses 100 à 200 ovules dans la poche du mâle qui les féconde au passage, la femelle possède une petite papille à l’extrémité de son cloaque. L’incubation peut durer d’une dizaine de jours à quelques mois. Les mâles porteurs d’ oeufs sont rencontrés le plus souvent entre les mois d’avril et d’octobre. Les jeunes hippocampes éclosent à l’intérieur de la poche et ressemblent déjà à l’adulte avant de sortir. Une centaine de jeunes, mesurant 15 à 16 mm de long seulement, seront expulsés par petits groupes de la poche par les contractions du mâle. Ce pseudo accouchement peut durer quelques heures après quoi, le mâle est près pour un nouvel accouplement avec la même femelle à qui il reste fidèle.
Dans la mythologie grecque, les hippocampes sont des monstres marins, mi-homme, mi-cheval, et dans les temps anciens, les pêcheurs pensaient que les hippocampes qu’ils trouvaient en mer étaient les enfants des fameux chevaux tirant le char de Poséidon, le dieu grec de la Mer (Neptune chez les Romains). Dans de vieux écrits grecs et romains, des propriétés curatives sont attribuées aux hippocampes. De même, les hippocampes figurent en bonne place dans les médecines traditionnelles asiatiques et, encore aujourd’hui, ils sont utilisés pour traiter un grand nombre de maux : asthme, impotence, stérilité, léthargie, fatigue, calvitie, maladies de peau et même la rage.
Compte tenu de leur importance considérable dans les pharmacopées asiatiques, les hippocampes sont très recherchés : plus de 20 millions de poissons sont vendus dans le monde par an. Et il ne faut pas oublier les 500 000 à 1 million de poissons vendus pour les aquariums privés ou publics. A Hong Kong, certains individus peuvent se vendre jusqu’à 1200 dollars le kilo. Certes, nos deux espèces européennes n’ont pas (en principe) à craindre de finir en poudre à Pékin, Tokyo ou Hong Kong, mais elles sont elles aussi exploitées : poissons séchés et vendus comme souvenirs aux touristes, animaux d’aquarium, etc. En Méditerranée, le net recul ou la profonde modification des habitats qu’ils occupaient ont également contribué à leur raréfaction, sans parler des techniques de pêche comme le gangui qui prélèvent sans discrimination les jeunes et les adultes. L’hippocampe, d’une façon très générale, est donc sérieusement menacé de disparition un peu partout dans le monde. Actuellement, sa capture n’est réglementée qu’en Tasmanie et depuis septembre 1997 en Australie. En Europe, des propositions ont été faites pour inscrire les deux espèces d’hippocampes en annexe de la Convention de Berne, avec interdiction de pêche et de commercialisation. Mais pour assurer la survie des hippocampes, beaucoup de travail reste encore à faire.
Les Syngnathes
Ces poissons vivent la plupart du temps entre les branches des gorgones, ce qui rend très difficile, voir impossible leur acclimatation. Leur biotope en aquarium est similaire à ceux des hippocampes. A ne pas mettre en aquarium récifal. Ces poissons ne sont en général pas importés en animalerie, vous pouvez les observer dans certains aquariums publics.
Les espèces connues sont :
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- Doryrhamphus dactyliophorus (le plus connu, zébré noir et blanc)
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- Doryrhamphus multiannulatus (zébré blanc et rouge)
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- Doryrhamphus excisus (jaune et bleu)
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- Corythoichthys intestinalis
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- Micrognathus vittatus appelé syngnathe arlequin
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- Micrognathus crinitus
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- Syngnathus caribbaeus appelé syngnathe des caraïbes, pas très beau…
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- Phyllopteryx taeniolatus appelé “dragon de mer ” (poisson extraordinaire et extrêmement difficile à maintenir, voir impossible…)
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