Problèmes et solutions (partie 2)

LUTTER CONTRE LES “AIPTASIAS”

AIPTASIAS
Le chelmon.
Le chelmon.

Il y a plusieurs méthodes pour venir à bout de ces saloperies de bestioles, la méthode naturelle, la méthode mécanique et la méthode chimique, à mon sens, le seul véritable remède ‘naturel’ est d’introduire un chelmon rostratus dans votre bac afin d’éradiquer totalement les AIPTASIAS. De plus, le chelmon est un poisson magnifique, solide, et attachant, mais il demande un minimum de 400 litres quand même.

Le problème est plus délicat si les aiptasias sont grosses, dans ce cas, seuls les poissons adultes peuvent éventuellement s’y intéresser. Mais cette méthode n’est pas forcement compatible dans tous les bacs récifaux, notamment par le manque de place car le chelmon est exigeant et a besoin d’espace (comme tous les poissons papillons, ce sont de grands nageurs) à noter aussi qu’il aime s’en prendre aux vers tubicoles…à essayer en connaissance de cause donc.

On trouve aussi quelques espèces de nudibranches qui raffolent des aiptasias mais elles sont très difficile(voir impossible) à trouver dans le commerce. La Lysmata wurdemanni à parfois de bons résultats, sans trop savoir pourquoi certaines en raffolent d’autres n’y touchent pas…Idem pour la Rhynchocinetes uritai, assez semblables mais avec plus de risques.

Si vous avez quelques anémones de ce type, alors essayez de les enlever manuellement (traitement mécanique) en décollant l’anémone sans l’abîmer, sortez la pierre vivante hors du bac si cela est possible afin de l’extraire délicatement (pas facile lorsqu’elle se rétracte) Je vous déconseille fortement les traitements chimiques, souvent catastrophique pour la microfaune (surtout pour les nano, micro ou pico récif) et pour l’équilibre biologique du bac, ou alors avec de grande précaution…Certains utilisent l’eau de chaux en injection, d’autres de l’acide chlorhydrique, d’autres de l’eau bouillante ou du vinaigre, sinon vous pouvez trouver une solution chimique relativement efficace, le “JoesJuice” ou encore le “AipEx” de GroTech, ou encore le “Elimin-Aiptas” de Tropic Marin et pour finir un petit dernier “Aiptasia-X” de red Sea…Mais cela ne vous garantie pas d’une réapparition ponctuelle…

Ces photos sont tirées du site commercial de JoesJuice, donc à prendre avec précautions…Mais le résultat à l’air fabuleux, et pas mal d’aquariophiles en sont entièrement satisfait.

Le pouvoir de régénération des aiptasias est énorme ! La méthode de la seringue (remplie avec de l’eau chaude, du vinaigre ou de l’acide) peut avoir de bons résultats mais uniquement dans le cas d’une petite contamination (quelques sujets), comme déjà dit, il convient de manipuler ces produits avec une extrême précaution.

Facilement trouvable en animalerie.

La seringue doit être introduite dans la bouche de l’anémone, pendant la période du repas de l’animal qui est une phase plus pratique pour l’injection, la bouche étant en général grande ouverte…

 Le fameux "chaetodon lunula"
Le fameux “chaetodon lunula”

De bons résultats ont été aussi obtenus avec le chaetodon lunula, mais attention aux polypes dont il raffole…décidément, rien n’est simple…!

 Lysmata wurdemanni

LUTTER CONTRE LES “MAJANOS”

On trouve aussi parfois une autre anémone peste : l’anemonia majano, (ou anémone de feu) très difficile à éradiquer, elle peut envahir rapidement un bac jusqu’à recouvrir totalement toutes les pierres vivantes et même les coraux, le mieux est de prendre cette invasion dès le départ sinon vous serez vite submergé. Certains aquariophiles se laissent avoir par la “beauté” de ces petites anémones, souvent à leur dépend et à regret !

 l'anemonia majano
Oh, une belle petite anémone ! Bon bah je vais la laisser grandir…! Erreur fatale…
 le 'Acreichthys tomentosus'
le ‘Acreichthys tomentosus’

Elle peut être éliminer naturellement avec quelques poissons comme le chaetodon xanthurus, le pomacanthus imperator ou encore le Acreichthys tomentosus. Dans ce cas, mieux vaut retirer vos coraux en attendant. Il est toujours plus facile de se débarrasser des ces anémones dans un FO contrairement au récifal ou on reste assez limité dans le choix des poissons “éradicateurs”. Attention aussi à vos LPS.

Il existe un produit chimique pour lutter les majanos, le “joes juice” (voir ci-dessus, la lutte contre les aiptasias) efficace semble t-il, seulement si vous avez une petite contamination dans le bac, totalement inefficace si votre bac est entièrement recouvert de ces anémones.

Le chaetodon xanthurus, une arme efficace et naturelle pour lutter contre les “majanos”, mais comme tous les poissons papillons, cette espèce demande un espace de nage assez important et elle est peu compatible avec un bac récifal.

L’imperator, parfois gourmand des majanos mais aussi très gourmand en espace car il demande au minimum 800 litres !

Il arrive parfois que l’on soit obligé de refaire entièrement le bac et de se débarrasser de ses pierres vivantes…ou tout du moins les stériliser pour les remettre ‘neuve’ dans le bac…C’est évidemment la dernière extrémité.

Une "belle" majano...
Une “belle” majano…
L’arme absolue ?

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ITC Reef Delete – UV-C Pest Control Light est l’outil de récif ultime pour l’entretien des parasites et de l’aquarium

Qu’il s’agisse de détruire l’Aiptasia, les algues ou les vers plats, Reef Delete fait tout cela et plus encore grâce à son puissant faisceau UV-C.

La longueur d’onde exclusive et exclusive détruit l’ADN dans les cellules d’un organisme cible, provoquant l’arrêt de la fonction cellulaire et, finalement, le ravageur s’arrête et se désintègre naturellement sans retour. Tout ce qu’il faut, c’est une seule longue / plusieurs courtes expositions quotidiennes pour causer des dommages dévastateurs à l’organisme cible.

Ceci est réalisé sans utiliser de produits chimiques ni causer de dommages accidentels aux autres habitants de l’aquarium. Contrairement aux traitements chimiques, vous ne pouvez pas surdoser Reef Delete sur un spécimen cible. Plus l’exposition est importante, plus l’organisme se décomposera rapidement – et vous pouvez le faire autant que vous le souhaitez sans craindre d’endommager la chimie de votre eau ! Obtenez la gâchette heureuse !

De plus, si des similitudes devaient être établies avec les lasers, il agit d’une manière complètement différente d’un laser “brûlant” et est intrinsèquement plus sûr en raison de l’absence de réflexion et de l’utilisation dans le réservoir. Les UV-C garantissent que le ravageur se décompose grâce aux dommages à l’ADN qui causent des dommages cellulaires internes cataclysmiques plutôt que de brûler/couper par le laser qui peut être facilement réparé alors que les dommages à l’ADN ne le peuvent pas. En savoir plus ci-dessous sur l’optimisation de l’efficacité. L’autre énorme avantage est de pouvoir l’utiliser à l’intérieur de l’aquarium pour garantir de grands angles d’attaque par rapport aux angles limités “sûrs” via le laser également !

Le Reef Delete utilise des optiques à faisceau ultra étroit sur mesure de très haute qualité sur sa LED, y compris une lentille extérieure en quartz de silice – toutes de qualité UV-C pour une transmission ultime. Tout a été construit dans un boîtier en aluminium CNC de qualité étanche à la plongée et est classé IP68. L’optique spéciale est ce qui aide Reef Delete à enfoncer les UV-C profondément dans l’organisme cible.

Pour rendre Reef Delete sûr à utiliser, une fonction de sécurité intégrée pour protéger l’activation accidentelle en dehors de l’aquarium, protégeant l’utilisateur et l’activation accidentelle par les utilisateurs qui ne devraient pas mettre la main dessus, comme nos enfants ! Reef Delete ne peut pas être activé hors de l’eau et s’arrête s’il est retiré de la navigation si le bouton d’alimentation est maintenu enfoncé.

Reef Delete fonctionne sur tous les parasites inc. Aiptasia, Mojano, Xenia envahissant, Zoanthides, Cyanobactéries, Algues, Vers plats, etc.
Reef Delete est le stylo de retouche ultime, pour se débarrasser d’un parasite, d’une maladie corallienne ou pour nettoyer une zone d’algues ou de bactéries nuisibles. Préparez de nouveaux bouchons de frag, nettoyez les bases de corail… C’est un outil pour la vie.
Comment fonctionne Reef Delete ?

Reef Delete utilise une technologie brevetée couplée à une source de lumière UV-C de classe 3 ultra-focalisée faite à la main pour détruire efficacement l’ADN à l’intérieur des parasites de l’aquarium.

Cela les amène finalement à s’arrêter et à se décomposer naturellement sans retour. Il suffit d’une seule exposition quotidienne longue ou courte pour causer des dommages dévastateurs aux cellules des organismes cibles.

Le tout sans utiliser de produits chimiques ni causer de dommages accidentels aux autres habitants de l’aquarium.
Contrairement aux traitements chimiques, vous ne pouvez pas surdoser Reef Delete sur un spécimen cible.
Plus l’exposition est importante, plus l’organisme se décomposera rapidement – et vous pouvez le faire autant que vous le souhaitez sans craindre d’endommager la chimie de votre eau !

Bon, à voir, je n’ai pas encore testé le produit…

Lutter contre les vers

Un petit piège à vers tout simple et efficace de Dupla.

Personnellement je ne les chasse pas, je les laisse dans le bac ou ils ont toutes leur place. Sauf dans le cas ou vous auriez une infestation de vers Eunice.

Eunice
Les vers de feu sont inoffensifs sauf L’Hermodice carunculata qui s’attaque aux coraux mous

LUTTER CONTRE LES PLANAIRES

Les planaires sont des petits vers plats et rouges (ou oranges et parfois marrons), ils ont une faculté régénératrice incroyable et une vitesse de reproduction exceptionnelle. Encore une fois, la méthode naturelle reste la meilleure ! (sauf en cas d’invasion massive)

Certains labres raffolent des planaires (par ex. le pseudocheilinus Hexataenia) mais aussi les poissons mandarins.(quoique, il semblerait qu’après une forte quantité de planaires absorbés, les mandarins soient victimes de leur appétit, sûrement à cause d’une toxine contenue dans les planaires.) Ceci dit, certains de ses poissons n’y toucheront pas du tout, c’est donc la loterie lorsque vous achèterez un de ces poissons pour lutter contre cette plaie de l’aquarium marin. Vous pouvez essayer aussi une girelle arc-en-ciel : “Halichoeres marginatus”, mais il faut une couche de sable dans l’aquarium car ce poisson s’enfoui dedans pour dormir. Certains ont essayer le “Macropharyngodon bipartitus” avec succès, c’et un beau poisson de la famille des labres, là encore il faut une bonne couche de sable dans le bac et attention aux vers tubicoles, ils en raffolent !

Macropharyngodon bipartitus
Macropharyngodon bipartitus
Halichoeres marginatus
Halichoeres marginatus
L'Hexataenia.
L’Hexataenia.
planaires

L’élimination manuelle reste possible si le bac n’est pas trop infecté, mais prudence, ils peuvent réapparaître. C’est une méthode fastidieuse, à noter que les planaires sont attirés par la lumière ce qui peut être un bon moyen de les piéger la nuit avec l’aide d’une lampe de poche. Il n’existe pas de produit vendu comme “déparasitant “dans le commerce aquariophile, mais il existe un vermifuge vétérinaire très puissant, utilisé habituellement pour traiter les bovins : le concurat.(lévamisole) Vendu sur prescription vétérinaire. Pour ceux qui préfèrent la méthode chimique. N’oubliez pas de filtrer ensuite sur charbon actif (environ une bonne semaine) car les planaires se décollent et meurent entre 5 et 20 minutes et libèrent des substances toxiques pour le bac. Ensuite, effectuez un grand changement d’eau d’au moins 20 % du volume total. Les coraux peuvent souffrir de ce type de traitement, mieux vaut les passer à l’eau douce et les mettre en pension dans un autre bac. Ne surtout pas oublier de désactiver le filtre Uv si vous en avez un et même chose pour un ozonisateur.

La meilleure méthode consiste à mettre le produit dans le bac au goutte à goutte et attendre que les planaires se décollent d’eux même, puis arrêter de verser le produit. Personnellement je n’aime pas du tout les méthodes chimiques. Je préfère un traitement à l’eau douce. Vous pouvez le faire à vos coraux, si ils sont envahis, à condition que la température de l’eau soit la même que celle du bac et de ne pas dépasser cinq minutes, vous pouvez secouer délicatement votre corail afin de faire tomber les planaires. Le problème devient important si tout le bac est infesté, c’est la raison pour laquelle il faut bien veiller à ce que le corail ne soit pas atteint lorsque vous l’achetez chez le commerçant. Pour ma part et par prévention, je fais toujours prendre un petit bain d’eau douce à tous mes nouveaux coraux. Vous pouvez aussi utiliser un désinfectant comme le Dip de Fauna marin.

D’autres utilisent de la betadine jaune pour traiter les coraux, perso je préfère un produit adéquate, moins concentré en iode.

LUTTER CONTRE LES CRABES

Si vous voyez vos bénitiers ou vos coraux dépérir, ne vous étonnez pas d’avoir un crabe Ou plusieurs dans votre bac. Voici le meilleur moyen pour le capturer : une bouteille d’eau en plastique !

Le piège à crabe idéal. Certains crabes vivants en symbiose avec certains coraux sont, en principe, inoffensifs. Référez vous à un tableau d’identification. A noter que les crabes sortent la plupart du temps la nuit, avec une petite lampe de poche, vous pourrez les apercevoir et tenter de les attraper, bon courage ! Si le coup de la moule ne fonctionne pas essayez avec un éperlan, si ça ne marche toujours pas il vous restera la chasse au crabe avec par exemple une pique à fondue…

LUTTER CONTRE LA CHALEUR

Il y a 4 solutions pour y remédier, et le problème c’est que l’on voit apparaître dans nos régions, tous les ans ou bien tous les deux ans maintenant une petite ou grosse canicule…

  • Introduire dans le bac une bouteille d’eau congelée et la laisser lentement flotter à la surface (ah ! ah ! ah!) marche aussi avec les freeze pack du camping.
  • Disposer un ventilateur puissant afin de refroidir la surface de l’eau.(ahhhhhhh…) ça marche…mais un peu bruyant, pas très économique et difficilement gérable.
  • Climatiser la pièce où se trouve le bac. Le cout est relativement élevé et pas toujours très efficace.
  • S’offrir un groupe de refroidissement, le minimum quand on fait du récifal !
Un "vieux" groupe froid 'Teco'
Un “vieux” groupe froid ‘Teco’
Modèle récent de Teco.(TR15)
Modèle de Teco.(TR15)

Pour la quatrième solution, comptez quand même environ 600 Euros pour un petit refroidisseur de qualité. Mais quand on aime… Attention au ventilateur car la température devient difficile à contrôler, mais enfin c’est assez efficace en cas de coup dur. Dans le cas d’une climatisation de la pièce, comptez quand même 800 euros pour un appareil efficace qui peut climatiser une pièce d’environ 25 m2, et prévoir une sortie d’air chaud pour l’ extraction.

Groupe froid et chauffage Eheim, 990 euros

A noter que certaines rampes d’éclairage sophistiquées contiennent des petits ventilateurs de pc pour ventiler les ballasts et/ou ventiler la surface de l’eau. En vous baladant sur le net vous pouvez trouver des groupes froid de la marque “Resun” (cl 85) pour environ 200 euros ! (super pour les nano-récifs)

 Le CL 280 de Resun.
Le CL 85 de Resun.190 euros !

Tunze fabrique “l’Aquawind” formé de 2 petits ventilos de PC avec une très faible consommation électrique, facilite l’évaporation et peut faire baisser la température d’un petit bac de plus de 3 degrés. Ce produit n’est plus au catalogue de Tunze, essayez le boncoin.

A mettre sur le rebord de l’aquarium, sympa pour les nanos récifs.
Grotech à aussi sorti le sien avec 4 ventilos…
Jbl aussi, efficace sur les nano.

CONSEILS

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais toute expérience acquise doit profiter à son prochain, surtout en aquariophilie marine et récifale, les animaux vivants “n’ont pas de prix”.

LES ACHATS IMPULSIFS

D’une manière générale, mieux vaut éviter d’investir dans :

  • les gorgones (besoins trop spécifiques)
  • les holothuries (trop de risque d’empoisonnement du bac)
  • les concombres de mer (finissent souvent par dépérir)
  • les nudibranches (trop dangereux pour les coraux)
  • les oursins (finissent souvent par dépérir faute d’alimentation)
  • les étoiles de mer (finissent souvent par dépérir)
  • les plumes de mer (finissent toujours par dépérir)
  • les éponges (besoins trop spécifiques)
  • Quelques coraux dont les goniopora, les heliofungia, dendronephthya. sauf cas exp.

La raison est simple : la durée de vie dans nos bacs est trop faible à ce jour, sans compter les risques inhérents aux espèces. Il est toujours tentant de rajouter dans nos bac quelques poissons, j ‘insiste sur le fait que certaines espèces ont vraiment besoin de beaucoup d’ espace pour nager, comme les chirurgiens, et pourtant, on en voit encore beaucoup dans les petits bacs…Idem pour les grands poissons anges, à moins d’avoir 800 litres en FO et encore…

Lorsque vous achetez des poissons ou des coraux, pensez tout d’abord à bien les observer chez votre détaillant, quitte à rester planté devant les bacs une demi heure ou plus. Pour les poissons, veuillez à ce que les nageoires soient en bon état, même si dans de bonnes conditions ils devraient guérir rapidement dans nos bacs, il est toujours préférable d’introduire un poisson dans un état relativement sain. Veillez aussi à ce qu’il n’y ait aucune nécrose, aucun parasite ou moindre nodule.

Demandez à voir les poissons s’alimenter si possible, les vendeurs en général ne sont pas contre. Pour les coraux, veillez à ce que les polypes soient bien déployés et qu’il n’y ait aucune trace de nécrose, même minime, ni planaires. Pour le transport, demandez à ce qu’on vous triple les poches si possible, et transportez le sac dans le sens de la longueur pour la surface air/eau.

Attention aux chutes brutales de température l’hiver. Ensuite, installez les poches dans l’eau de l’aquarium au moins 15 minutes afin d’équilibrer les températures, lumières éteintes si possible puis, si vous ne pratiquez pas la méthode du goutte à goutte, percez légèrement la poche afin que les eaux se mélangent très lentement, (seulement dans le cas ou vous avez confiance dans l’eau de votre revendeur) tout ça afin d’éviter un choc osmotique pour le poisson. Cela parait être du bon sens mais encore beaucoup d’aquariophile néglige cette étape. Le mieux est d’avoir un bac de quarantaine réservé à cet effet, dans ce cas, laisser vos poissons une dizaine de jours à condition que l’eau soit la même que celle du bac principale.

Pour les coraux, utilisez la même technique et faites un bain de désinfectant. Vérifiez aussi que les coraux n’ont pas de planaires, ce qui arrive assez souvent…Dans ce cas, faites leur prendre un petit bain d’eau douce à la même température avant de les introduire dans le bac.

LES MÉTHODES

Un bac basé sur la méthode Berlinoise.
Un bac basé sur la méthode Berlinoise.

Comme je le disais dans l’édito, il y a de nombreuses méthodes pour faire un bac récifal, les 3 principales sont :

  • La méthode naturelle (d’après Lee Chin Eng) en gros une méthode low-tech
  • La méthode berlinoise (d’après le club d’aquariophilie marine de Berlin)
  • La méthode Jaubert (d’après le docteur jean Jaubert)
La méthode 'Jaubert' appliqué à un refuge.
La méthode ‘Jaubert’ appliqué à un refuge.

La méthode naturelle consiste à éclairer puissamment le bac (avec une lumière naturelle ou des tubes fluos) et à le brasser, la filtration se fait par les roches vivantes. Cette méthode est à la base de la méthode berlinoise. (cette méthode est peu, voir pas du tout pratiqué en Europe, et on comprend pourquoi ! (Quoique entre le 10 juillet et le 10 août, faut voir !) Par contre elle est employée naturellement aux philippines par exemple, ou en floride, la météo le permettant.

La méthode berlinoise (en vogue encore en ce moment et cela depuis une vingtaine d’années) consiste à éclairer puissamment (avec des HQI et des tubes bleus en complément), à brasser énergiquement, et surtout à écumer, la filtration se fait essentiellement par le biais des roches vivantes. Ajout éventuel d’eau de chaux et de compléments d’oligo-éléments, bref on rajoute ce que l’on retire avec l’écumage…

Certains bacs bien fourni en coraux ont besoin en plus d’un réacteur à calcaire et/ou à calcium. Notamment les bacs contenant beaucoup de coraux durs.

Ce qui marche dans un bac ne marchera pas forcement dans un autre bac.

En effet, tous les bacs sont différents, le biotope, leur écologie, le matériel, la population, la qualité de l’eau, etc, etc…

Une belle roche vivante, le filtre de l'aquarium récifal...
Une belle roche vivante, le filtre de l’aquarium récifal…

C’est pour l’instant la méthode qui donne les meilleurs résultats, nous l’utilisons pratiquement tous avec certaines modifications ce qui rend cette méthode évolutive et intéressante, n’est ce pas ?

La méthode du docteur Jaubert consiste à éclairer puissamment le bac, à brasser énergiquement (mais pas trop en surface du sable), mais on dispose une grille sur le fond du bac en laissant un confinement d’eau et une couche de 10 à 20 cm de sable de corail. (prolifération de bactéries dénitrifiantes dans la zone sous sable et développement d’une microfaune dans le sable) En gros, c’est le vieux système de filtration sous sable mais sans pompe de remontée, il est important de laisser cette zone dans le noir pour le travail des bactéries.

Les résultats sont très bons, allez voir les bacs de Monaco, qui sont sûrement les plus beaux d’Europe depuis la mise en place de ce système. En fait, les substances organiques sont tout simplement décomposées dans le bac par toute une microfaune et par les bactéries anaérobies dénitrifiantes se trouvant dans la zone pauvre en oxygène, c’est à dire tout simplement sous la couche de sable, il fallait y penser… attention tout de même à la diminution du pH dans nos petits bacs. Personnellement, j’aime cette méthode car elle s’approche le plus possible du milieu naturel. A noter qu’il existe plusieurs modifications de ce type de filtration comme rajouter une couche de billes de souffre.

Il existe un forum dédié à cette technique : https://www.lamethodejaubert.com/

La méthode naturelle (élaborée en 1961 en Indonésie !) d’après Lee Chin Eng n’est pratiquement plus utilisée, c’est un peu le père de l’aquariophilie récifale moderne, mais on voit de temps en temps des “méthodes” hybrides qui s’en inspire, il n’y a pas de bac récifal idéal, l’important est de voir s’épanouir les animaux, non ? Quoiqu’il en soit ce Monsieur était un visionnaire pour son époque car la méthode Berlinoise en est directement inspirée.

De toute façon, il vaut mieux savoir dès le départ ce que vous voulez reproduire comme biotope dans votre bac, une pente récifale externe ? un platier ? une grotte ? un herbier ? une mangrove ? Mer rouge ? Indonésie ? Zone caraïbes ?

Ensuite, vous pouvez adapter la technique de votre aquarium au biotope voulu (biotope différent, technique différente) Malheureusement, dans la plupart des cas, on voit des mélanges un peu hasardeux. On retrouve sur 60 centimètres de profondeur ce que l’ ont peut voir normalement dans 5 ou 10 mètres cube d’eau ! Aberrant mais presque inévitable, à moins que vous étudiez sérieusement le biotope voulu et tentez de le reproduire fidèlement. Ce n’est pas la littérature qui manque. C’est la tendance de l’aquariophilie récifale moderne et future, idem pour les FO d’ailleurs…

Si il y a une 4 -ème méthode, ce sera la votre, du moment qu’elle fonctionne…

Le cas à part : le bac de poissons.(FO)

 Un FO sympa...
Un FO sympa…

Si vous désirez vous lancer dans l’aquariophilie marine mais pas dans un bac récifal, il vous reste l’aquarium peuplé uniquement de poissons. Évidement le choix de poissons est beaucoup plus large que dans le cas d’un bac récifal, vous pouvez introduire des grands poissons anges, des murènes, des rascasses, des balistes et encore beaucoup d’autres. Néanmoins, votre bac devra avoir un minimum de 600 litres, ce sont pour la plupart des espèces qui ont énormément besoin d’espace. Le bac devra être brassé énergiquement (minimum 10 fois son volume par heure), écumé efficacement (prévoir un écumeur surdimensionné) car ce type de poissons sont de gros pollueurs et éventuellement, mettre une filtration mécanique sur siporax ou bio-balles ou par mousse, mais attention aux nitrates, le mieux est d’introduire de la roche vivante en quantité si votre budget le permet. Dans ce type de bac, l’éclairage HQI n’est pas nécessaire mais il ne faut pas négliger pour autant “l’ensoleillement” du bac, cela a un effet positif sur la santé des poissons. Visuellement l’éclairage HQI est plus agréable. Il faut absolument respecter les relations inter et intra-spécifiques aux espèces.(par exemple en évitant de mélanger 2 espèces de poissons anges sauf dans le cas de grands bacs) et si possible respecter au mieux les biotopes en évitant de mélanger les espèces provenant de différents endroits du globe. Les paramètres physico-chimique de l’eau doivent être les mêmes que dans un récifal. (si possible) sauf pour le calcium qu’il n’est pas nécessaire de monter à plus de 440 mg/l, cependant n’oubliez pas de rajouter de temps en temps de l’iode et quelques oligo-éléments, voir des vitamines dans l’alimentation, une ‘wavebox’ pourra efficacement compléter votre brassage pour un effet plus naturel. Je vous conseil aussi l’achat d’un tube ultraviolet pour éliminer les parasites en prévention. Le décor devra comporter de nombreuses caches. Une couche de sable est selon moi indispensable pour la micro faune afin que certains poissons puissent trouver là une occasion de se nourrir. L’exigence d’une qualité optimum dans un tel aquarium n’est pas moindre que dans un récifal.

Bon courage…

L’usine à gaz !

Évitez ceci :

Les années 80 !

 Un enchevêtrement de câbles électriques et de tuyaux, l’ eau (surtout l’eau de mer) et l’ électricité n ‘ont jamais fait bon ménage ! Et encore, là, sur cette photo, c’est gentillet… Mettez des vannes en sortie de pompe et en entrée dans le bac de décantation, c’est toujours pratique pour l’entretien général. Faites en sorte que tout le matériel soit accessible facilement. Faites aussi très attention aux courants de fuite. Branchez le tout sur un système de protection avec un disjoncteur intégré. Et, protection élémentaire:

Débrancher tout le système électrique avant de mettre les mains dans le bac !

Ne mentez pas, je vous ai vu, vous ne le faites quasiment jamais ! lol

Très utile en aquariophilie une multiprise en rack, elle nous vient du monde de la musique, de la scène et notamment des dj, 39 euros environ avec 8 interrupteurs.

Une simple multiprise très pratique en aquariophilie…

Si possible aussi, portez des gants dès que vous intervenez dans votre bac, quelques cas d’infections peuvent apparaître si vous avez une plaie, même minime sur la main ou le bras. La bactérie incriminée est la “MYCOBACTERIUM MARINUM.”

Gros plan sur la “Bête” !

Voici un texte tiré du dictionnaire de bactériologie vétérinaire du Dr J.P Euzébi : ” L’infection de l’homme résulte d’un contact avec des poissons ou de l’eau contaminée : eau des aquariums, eau des piscines ou, plus rarement, eau de rivières, de lacs, de carrières, de mines… Le plus souvent, Mycobacterium marinum provoque chez l’homme des granulomes et comme l’infection est souvent contractée par l’intermédiaire de l’eau des aquariums ou de l’eau des piscines, elle a été dénommée “granulome des aquariums” (fish tank granuloma), ou “granulome des piscines” (swimming pool granuloma). En fait ces termes sont un peu restrictifs car une infection peut être observée chez tous les individus en contact avec de l’eau ou des poissons d’où la dénomination de “water related occupational granuloma” utilisée parfois dans la littérature de langue anglaise. Le granulome des piscines sévit sous forme épidémique mais il est devenu assez rare grâce à une chloration satisfaisante de l’eau. Mycobacterium marinum est un authentique agent de zoonose car les animaux infectés, principalement les poissons, transmettent l’infection à l’homme directement ou indirectement par l’intermédiaire d’eau ou de divers matériaux inertes contaminés.

La contamination se réalise à la faveur d’érosions ou de blessures cutanées, même minimes et l’incubation est d’environ 2 à 3 semaines. L’infection reste généralement localisée aux extrémités (mains, bras, épaules, genoux, jambes, pieds, orteils). Les lésions initialement papulo-nodulaires peuvent s’ulcérer ou devenir kératosiques. L’évolution peut se faire par dissémination lymphatique sans toutefois atteindre le relais ganglionnaire. L’état général reste bon, l’évolution est chronique et se fait, en l’absence de traitement, vers la guérison en quelques semaines ou quelques mois au prix de cicatrices plus ou moins importantes. Des adénites cervicales localisées ont également été observées, notamment au Royaume Uni. L’absence de généralisation est souvent attribuée au fait que Mycobacterium marinum cultive mal au dessus de 30 °C. Cette influence de la température n’explique pas tout car des formes généralisées ont été décrites chez des individus immunodéprimés. Depuis quelques années et, surtout depuis 1983, quelques publications font état de formes cliniques plus graves telles que ostéomyélites, synovites, arthrites ou ténosynovites. Les malades sont généralement des individus en contact avec le milieu aquatique ou les poissons et ces formes cliniques sont graves car elles peuvent conduire à des amputations.

Aie…

Par certains aspects, la maladie induite chez l’homme rappelle la lèpre (due à Mycobacterium leprae). La souris est souvent utilisée pour étudier la pathogénie d’une bactérie intracellulaire dont le métabolisme est dépendant de la température. Comme pour Mycobacterium leprae, la multiplication de Mycobacterium marinum est entravée par la température corporelle de la souris et le germe est généralement inoculé dans les coussinets plantaires. Le nombre de bactéries injectées diminue rapidement mais des bacilles viables peuvent être mis en évidence plus de 18 mois après l’inoculation.

Chez l’homme, les traitements à base de rifampicine, en dépit de la bonne sensibilité observée in vitro, sont rarement actifs. L’antibiothérapie fait généralement appel à la minocycline (ou à la doxycycline) associée au triméthoprime-sulfaméthoxazole ou à l’éthambutol ou à l’amikacine ou à la rifampicine. La clarithromycine ou la ciprofloxacine associée à divers antibiotique ont également été utilisées. Pour Aubry et al., l’imipénème pourrait être utilisée in vivo en revanche, ces auteurs déconseillent l’utilisation des fluoroquinolones tant que des essais cliniques n’auront pas démontré l’efficacité de ces molécules. Chez les individus préalablement en bonne santé, l’antibiothérapie est généralement efficace à condition d’effectuer un traitement précoce et de pas administrer de médicaments pouvant provoquer une immunodépression. Le traitement des formes généralisées, observées chez les individus immunodéprimés, est difficile et, en dépit d’une antibiothérapie, des cas de mortalité sont parfois observés.”

LES ROCHES VIVANTES

roches vivantes
Un peu de roches vivantes ?

La quantité minimum de roches vivantes dans un aquarium est d’environ 30 % du volume du bac. C’est une condition sine qua non pour la réussite d’un aquarium récifal. Cette proportion peut être plus élevée si vous en avez la possibilité. L’important est de bien choisir ses roches car n’oublions pas qu’elles représentent notre système principale de filtration. Si vous voulez un décor plus aérien avec un maximum d’espace pour les poissons, partez sur 10Kg pour 100 Litres.

Les roches doivent être les plus propres possible, c’est à dire : exemptes de sédiments ou d’éponges ou de crabes, qui risquent de pourrir dans le bac. Il faut les brosser très délicatement sous l’eau de mer afin de ne pas enlever les micro-organismes qui la recouvrent. Contrairement à une idée reçue, les roches doivent être éclairées pendant la phase de démarrage. Cela sauvera les animaux restant qui ne demandent que ça ! Par contre, vous pouvez attendre un mois avant de mettre l’écumeur en fonctionnement dans le cas d’une phase de démarrage. Les pierres vivantes de bonne qualité sont un spectacle à elles toutes seules, vous découvrirez tous les jours de nouvelles choses dessus. Elles proviennent pour la plupart d’Indonésie ou des Fidji. Maintenant, les roches disponibles dans le commerce sont déjà “acclimatées” et n’ont pas vraiment besoin d’un “nettoyage”, vous pouvez donc les introduire directement dans votre bac en les vérifiant tout de même au cas où…

pierre vivante
Ici, une belle pierre vivante…
provenance de Bali.

Une “vraie” roche vivante doit être remplie de micro-organismes, de petites sabelles minuscules, d’éponges vivantes , parfois (mais très rarement quand même) de fragments de coraux vivants, et toujours d’algues calcaires roses. Elles ne doivent pas être ternes ou grisâtres et ne croyez pas les vendeurs qui vous disent qu’elles deviendront vivantes plus tard ! Elles sont déjà mortes.

provenance des Fidji.

Il existe différentes catégories de roches vivantes, les moins chers sont les plus ternes et servent au fondement du décor, en général elles n’ont pas de corallines.

Pierres vivantes des Vanuatu !

On trouve des provenances un peu farfelu et parfois ça sent l’arnaque, méfiez vous des prix défiant toutes concurrences. D’une manière générale, il ne doit pas dépassé environ 14 euros le kilo. (en grade A et moins de 11 euros en grade B) On trouve aussi maintenant des pierres vivantes “d’élevage” de bonne qualité. Une belle pierre vivante de 3,5 kilos vous coûtera environ 50 euros.

Kit de démarrage, parfait si vous partez sur une base de roches stériles.

LE SABLE DE CORAIL

A part les bacs spécifiques, les aquariums récifaux reproduisant le platier ne doivent pratiquement pas contenir de sable. D’ailleurs, la plupart des aquariums récifaux, reproduisent le haut du récif (platier). Il est préférable de recouvrir le sol de pierres vivantes ou de coraux. (fungia, catalaphyllia, actinodiscus, discosomas, cynarina, polyphillia)

Si vous avez des cérianthes ou des anémones, (pas très conseillé en bac récifal ) vous pouvez mettre une petite couche de sable (minimum 5 cm) afin que ces animaux puissent y enfouir leur pied. Mieux vaut un bac spécifique pour ce type d’animaux.

Quelques scientifiques conseillent de mettre une couche de sable épaisse, quelque soit le type de bac, afin de favoriser la croissance d’animaux divers dans la couche de fond. La plupart de ces animaux (souvent des vers, des amphipodes, des copépodes) sont des détritivores. La couche doit faire environ 10 cm et être composée de sable d’aragonite si possible. C ‘est tout simplement le fameux sable vivant difficile a trouver chez nos détaillants car difficile a importer. A vous de voir ! Évidemment, si vous tentez de pratiquer la méthode Jaubert la question ne se pose pas…

Cependant, dans les bacs récifaux modernes, Ron Shimek prône cette méthode, il a de très bons résultats. Finalement, c’est encore une fois la méthode naturelle la meilleure. Je suis désormais un ferme partisan de sa méthode à condition qu’elle soit bien utilisée. C’est la méthode DSB (deep sand bed soit : lit de sable épais) jusqu’a 20 cm de couche de sable, soit comme dans la nature une couche suffisante pour faire vivre toute la microfaune.

On trouve maintenant des sables de bonne qualité, optez pour un sable d’aragonite. Comptez environ 20 euros pour un sac de 4 Kilos. Mélangez plusieurs granulométrie, la plus grosse dans le haut de la couche de sable. Ci dessous, différents type de granulométrie de sable de corail.

Pour les DSB vous pouvez essayer le Miracle Mud, si vous en trouvez…

LA PHASE DE DÉMARRAGE

La phase de démarrage est une étape importante en aquariophilie récifale. La patience est de mise, difficilement compatible avec l’excitation de mettre un bac marin en route, pourtant à l’instar de l’eau douce, il vous faudra encore plus de patience en eau de mer ! C’est là la première vertu d’un aquariophile marin.

Si vous êtes débutant, prenez le temps, au moins deux mois avant d’introduire vos premiers animaux. Remplissez votre aquarium avec de l’eau osmosée si possible, branchez toute l’installation (filtration, pompes,etc) sauf l’écumeur, versez le sel jusqu’a 1023 de densité, puis une semaine après, mettez toutes les pierres vivantes, ensuite patientez environs deux mois. Mettez ensuite l’écumeur en route puis introduisez vos pensionnaires délicatement. Vous verrez, même avec uniquement des pierres vivantes, vous ne serez pas déçue du spectacle.

Si vous êtes un vieux pro du marin, remplissez la cuve d’eau osmosée. Puis introduisez le sel jusqu’a une densité de 1023 à 25 degrés. Il faut laisser un peu de temps au bac (deux, trois jours) pour qu’il trouve un minimum d’équilibre biologique, sauf dans le cas ou vous disposez dans les premiers jours de la quantité suffisante de roches vivantes (minimum 30 % du volume de l’aquarium pour un bon démarrage) Vous pouvez accélérer le processus en achetant des bactéries lyophilisées (nitridac, bio-digest, Baktoplan ou océanobacter par exemple…), mais je suis sceptique quand à leur efficacité réelle, le mieux est d’avoir une couche de sable provenant d’un autre bac en route depuis longtemps. Si vos pierres sont de très bonne qualité, si votre eau est parfaitement cristalline, vous pouvez alors introduire dès la fin de la première semaine, des animaux (poissons ou coraux) en petite quantité et en ayant pris soin de contrôler le taux de nitrites, de nitrates et de ne pas sur-alimenter vos pensionnaires. Méfiez vous des phosphates pendant la phase de démarrage. L’écumeur doit être mis en route de suite ainsi qu’un brassage optimal.

Dans le cas contraire, patientez en attendant la montée de nitrites, jusqu’a la disparition totale des nitrites dans le bac (de 2 a 8 semaines !) Densité : 1023 Température : 25 degrés. Si après tout cela vous avez encore des problèmes de nitrites, vérifiez vos pierres vivantes, il reste peut être encore un bout d’éponge ou de corail mort. Brossez les délicatement afin de les nettoyer correctement, si vous avez mis uniquement quelques roches, vous pouvez les éclairer à raison de 10 heures par jour. Mettez en route toute les pompes de brassage, le chauffage, l’eau devra être cristalline avec la dissolution totale des sels. Vous pouvez encore attendre un peu avant de mettre l’écumeur en route.

L’eau de départ est riche en substance dissoute, inutile de rajouter des compléments au début de la vie du bac, mais après un mois de fonctionnement avec un écumeur en route et après introduction des coraux, vous pouvez commencer à compléter avec du calcium, de l’iode, du magnésium, des oligo-éléments, et du strontium, le tout en petite quantité. Pensez juste à contrôler vos taux.

Une fois que la vie du bac trouvera un semblant d’équilibre, n’oubliez pas tous les détritivores et les petits herbivores, auxiliaires indispensables en récifal.(ophiures, escargots, bernard, crevettes, etc, etc)

L’ ENTRETIEN

Pratique pour le nettoyage des tuyaux.

L’aquariophilie récifale ou marine ne doit surtout pas devenir une corvée mais doit rester un plaisir. Normalement, une fois le bac bien “rodé”, on doit intervenir le moins souvent sauf pour rajouter des additifs ou les inévitables changements d’eau, puis une surveillance générale. Dans le cas d’un bac marin, c’est à dire uniquement constitué de poissons, la maintenance est encore plus simple, seul un changement d’eau une fois par mois suffit, et pensez à nettoyer vos masses filtrantes (tout au moins la première couche de préfiltration). Il faut de temps en temps nettoyer les pompes de brassage pour un fonctionnement optimal, pensez aussi à l’écumeur.

L’observation est la première des qualités chez un récifaliste !

La patience est la deuxième !

Au moindre changement anormal des polypes, il faut intervenir. Inutile de devenir parano, surveillez dans un premier temps tous vos paramètres. Tout comportement anormal des poissons doit être interprété comme un signal d’alarme, mais attention, pensez aussi aux périodes de reproduction où certaines “poses” des poissons qui sont pour le moins curieuses, mais qui ont pour principe la défense d’un territoire. Les coraux ont eux aussi besoin d’un temps d’adaptation, il n’est pas rare de constater après un achat récent qu’un corail puisse rester “renfermé” sans déployer ses polypes plusieurs jours…ou tout simplement pendant leur mue.

  L'entretien d'un écumeur est primordial pour son bon fonctionnement.
L’entretien d’un écumeur est primordial pour son bon fonctionnement.

Un aquarium n’est pas un objet de décoration statique comme les publicitaires veulent bien nous le faire croire ! C’est un biotope vivant qui réclame de l’attention, du temps et de l’argent. Un petit bout de nature dans votre salon régie selon les règles de l’écologie.

L’aquariophilie récifale est énergivore et pour les gros bacs, ils vous empêcheront parfois de partir en vacances (certains se reconnaitront ! )

Personnellement je préconise un changement d’eau au moins une fois par mois d’environ 10 % du volume du bac, bien que la “mode” soit au changement d’eau une fois par an ! Vous trouverez toujours des aquariophiles plus malins que les autres qui vous diront que leur bac est bien rodé, et qu’il n’y a pas besoin de changement d’eau. Je n’approuve pas cette méthode, avec le recul, le bac qui semble stable accumule tout de même un surplus de nutriments, de phosphates et de nitrates, qui inexorablement finiront par ” atrophier” le milieu. On appelle ça aussi le syndrome du bac vieux. (Merci Ron !)

Mais chaque bac à sa propre vie et son propre cycle, tant que les poissons et les coraux vont bien, inutile de changer le fonctionnement du bac sans risquer de déséquilibrer tous les paramètres physico-chimiques de l’eau. L’apport régulier d’eau ‘neuve’ peut retarder le “syndrome du bac ancien”. En récifal, la stabilité est le maitre mot.

Il y a donc un entretien quotidien (comme le raclage des algues sur les vitres), un entretien hebdomadaire (coupelle de l’écumeur ou rinçage de la préfiltration) et un entretien mensuel (pompes et autres…) Chacun s’organise comme il le peut, la finalité étant d’avoir un beau bac… et que tous les animaux soient biens dans “leur” eau.

L’ ÉCLAIRAGE

Ne négligez pas le changement de vos tubes ou de vos ampoules HQI. Changez les tubes fluos T8 tout les 6 mois pour un rendu optimal et les ampoules HQI tout les 8 mois si possible. L’intensité lumineuse peut passer de 10 000 lux en haut du bac (à la surface de l’eau) à 300 lux dans le fond du bac (avec une bonne ampoule), alors imaginez avec une mauvaise…Il ne faut absolument pas mettre d’ampoule halogène standard (comme sur les lampadaires de salon) bien que le coût d’un spot et d’une ampoule soit ridicule (on en trouve à 7 euros !) le spectre n’est pas du tout adapté à l’aquariophilie récifale, vous aurez un développement d’algues non désirables, de plus, ces spots ne sont pour la plupart pas du tout étanches au projections d’eau de mer ! Si vous avez un grand bac, plus de 1000 litres, vous pouvez installer ici et là des petits spots halogènes directifs à basse tension 12 volts en complément, afin d’éclairer seulement une petite partie du décor. Pour ce type de petit d’ampoule on trouve des angles différents.

Nettoyez aussi de temps en temps la plaque de verre anti-uv qui sert de protection et toutes les projections de sel qui se sont accumulées.(notamment autour des tubes fluos T8 ou T5) Les tubes T5 durent environ 1 an, idem pour les fluos compacts. Vérifiez aussi de temps en temps les câbles du luminaire qui parfois durcissent avec la chaleur.

Pour les éclairages Led comptez entre 30 000 et 50 000 heures de fonctionnement avant leur changement, cette durée dépend des constructeurs, au delà vous perdez entre 20 et 30 % de rendement. Un petit coup de chiffon sur les optiques de temps en temps ne fait pas de mal. Préférez toujours des rampes tropicalisés. (un peu comme les appareils photos)

LE COÛT

Il ne faut pas rêver, un aquarium récifal d’environ 300 litres coûte cher, surtout si vous voulez bien faire les choses ! Évidemment un “bocal récifal” de 3 litres vous coûtera moins cher…La plupart des passions coûtent chers, le récifal aussi ne déroge pas à la règle. Ceci dit on trouve souvent de bonnes affaires sur le net et aussi sur le marché de l’occasion, car malheureusement beaucoup d’amateurs par faute de temps, d’argent ou de connaissance arrêtent l’aquariophilie marine. Une stat américaine indique 80% d’abandon dans les 6 mois suivant l’achat !

Comptez déjà l’achat de la cuve principale et l’achat d’une cuve à décantation (si possible) ensuite prenez toujours un écumeur surdimensionné, achetez des ampoules HQI de qualité (ou des tubes t5, ou des rampes Led) et changez les au moins 1 fois par an. Mettez des pompes de brassage puissantes (et en quantité), si possible reliées à une centrale électronique, doublez votre résistance de chauffage dans les grands bacs (pour une meilleur sécurité) et si vous en avez les moyens, n’hésitez pas à investir dans un groupe froid ou un appareil à vagues. Achetez le maximum de pierres vivantes et de bonne qualité. Pensez aussi à la pompe principale, celle de circulation d’eau entre la décant et le bac principal si vous en avez une. Le ‘turnover’ devra se rapprocher de 10 pour les sps et de 5 pour les lps et les coraux mous.

Un osmoseur n’est pas de trop pour les rajouts d’eau (évaporation). Ensuite viennent tous les produits à rajouter (calcium, iode, éléments de traces, strontium, magnésium, combisan ou autres…) et pour finir les tests chimiques indispensables (pH, no2, no3, phosphates, calcium etc…) et bien sur le sel, le sable et tout les petits accessoires divers.

Tout cela a un coût qui est élevé ! Et encore, je n’ai pas parlé du réacteur à calcaire ou à calcium (et les produits qui vont avec), des rampes led haut de gamme, des simulateurs de houles, ainsi que des sondes électroniques de test (à priori facultatives). Réfléchissez donc bien avant de vous lancer dans une telle aventure, sachez définir les priorités car c’est une passion exigeante en temps et en argent. Le bénéfice que l’on peut en tirer est extraordinaire, mais il vaut mieux faire les choses intelligemment car vous risquez de perdre votre temps, votre argent, mais surtout vos animaux, et ça, c’est inacceptable ! Pensez aussi au fameux coefficient d’acceptation féminine, très connu des récifalistes ! 

Quoiqu’il en soit, le plaisir que peut vous procurer un aquarium marin à vous, vos enfants ou vos amis n’a pas de prix.

La biomasse de votre bac représente aussi une somme d’argent importante. Remplir un bac récifal de 500 litres correctement (coraux, poissons, détritivores, pierres vivantes, invertébrés divers) coûte environ 1200 euros.(et encore, je suis gentil…) Et ne parlons pas de l’enrichissement d’ “EDF” réalisé en grande partie par les possesseurs d’aquariums récifaux ! 

On peut toujours faire des bacs superbe sans beaucoup de moyens, mais croyez-moi, tôt ou tard vos animaux en pâtiront…Si vous débutez, prévoyez pour un petit bac de 200 litres environs 1000 euros. Dans le cas ou vos moyens sont vraiment limité alors pensez au micro-récif mais le coût restera toujours plus cher qu’en eau douce.

Si votre budget est assez large avec 20 000 euros vous serez tranquille, cela représente le cout d ‘une petite voiture…et vous aurez le top du top en aquarium, en matériel et en vivant.

Heureusement, la plupart des coraux se bouturent, ce qui offre donc des perspectives d’avenir intéressantes, tant au niveau écologiques que financières. Les coraux mous se bouturent en prélevant un rameau avec un scalpel ou une paire de ciseaux stérilisée, en cas d’infection, ce qui arrive parfois, il faut traiter le corail avec un antibiotique de type néomycine ou streptomycine (10 mg/l), il ne vous reste plus qu’a le coller (colle thermique ou cyanoacrylique) ou le fixer sur un substrat quelconque. La pâte époxy convient aussi parfaitement pour les coraux durs, on en trouve facilement dans le commerce aquariophile. Même principe pour les coraux durs de type acropora. Mais le bouturage ne doit pas vous empêcher d’acheter aussi des boutures chez vos détaillants, il faut faire vivre l’économie récifale pour avoir encore des magasins physiques ou faire nos achats !